Reprendre du poil de la bête: l’avis paradoxal de l’auteur sur la fourrure en 5 points
On les coiffe.
On les traque.
On les colore.
On les rase.
On les épile.
Les poils sont partout, c’est un fait.
Pourtant, étrangement, lorsqu’il s’agit de s’exprimer sur ceux des animaux et sur leur port récurrent dans le monde de la mode, personne n’ose s’exprimer.
Notez, qu’il faut dire aussi que sitôt que vous ne préféreriez pas être à poil(s) plutôt qu’en fourrure et que vous oseriez revendiquer préférer porter le Père Castor en moufles qu’écouter les histoires que ce vieux sénile a à nous raconter – mais siiiiii, souvenez-vous de ces récits qui vous ont fait croire, durant vos années de candeur enfantine, que l’Amour Éternel existe, que les gens sont bons, que les Bisounours vont repeupler le monde et que les farfadets et les lutins copinent avec les fées, elles-mêmes virevoltant sur les arcs-en-ciel! -, l’escadron des militants enragés s’abattrait sur vous en moins de temps qu’il n’en faut à Tavi pour enchaîner les tenues idiotes, tel un vautour sur une carcasse sanguinolente, avec une fougue hystérico-justicière à faire pâlir Zorro*, un renard manifestement imberbe.
Non, dire qu’on aime la fourrure, ce n’est pas politiquement correct.
C’est mal.
TRÈS mal!
Vous pouvez très bien tenir des propos incitant cordialement à la haine, battre votre femme et/ou vos enfants, négliger l’éducation de ces derniers, mais oser affirmer que vous vendriez votre âme pour cet amas touffu de carcasses hors-de-prix de chez Oscar de la Renta, c’est juste inadmissible! D’ailleurs, c’est bien simple, dites-le et vous verrez probablement débarquer Brigitte dans votre logis, flanquée d’une horde de vaillants disciples armés de peinture rouge, de farine et/ou – ôh, horreur/malheur! – de tartes de tofu (vous n’avez qu’à demander à Anna les ravages irréversibles qu’a causé cette arme destructrice sur son maquillage et sa célébrissime coiffure-couronne!), prêts, entre deux cris et deux « Meurtrière« , à vous immoler, vous et vos bestioles, sur la place publique, au nom du Dieu Peta.
Honte à vous!
Tenez, vous-même et votre fourrure Fendi brûlerez dans les flammes sataniques de l’Enfer!
Sauf que voilà, dans l’optique du « Je dis ce que je pense et l’assume très bien« , Monsieur de Vos, végétarien aguerri et ami des animaux – probablement plus que des humains (dont l’immense complexité des rapports m’étonnera toujours!) -, vous informe qu’il vient tout récemment de basculer du côté velu de la force et qu’il préférerait voir plus de gens en fourrure et moins de monde en Crocs, joggings, sacs bananes, casquettes avec ventilateur intégré ou autres abominations visuelles – une véritable torture psychologique dont on ne sait pas si on doit rire, hurler ou pleurer! – du même calibre que celui auquel il a déjà eu droit ici et là!
Que celui qui n’a jamais été en contradiction avec ses convictions me jette la première loutre, le premier vison ou le premier chinchilla!
Je nuancerais cependant mon changement de prise de position en évoquant 5 points qu’il me semble intéressant de mentionner avant que vous ne vous mettiez en quête de peinture rouge pour redécorer la porte de ma maison en braillant des cantiques, crucifix au cou, gousse d’ail dans une main et pinceau en poils SYNTHÉTIQUES dans l’autre…
1) La fourrure, c’est beau: Ne nous mentons pas, tant qu’ils n’ornent pas le dos de votre mari, les poils sur les animaux, c’est tellement beau. C’est vrai quoi, on n’entendra jamais quelqu’un dire d’un renard qu’il a mauvaise fourrure ce matin, alors que ce fifrelin a certainement passé une nuit blanche à laper des litres d’eau de la rivière pour finir la soirée en grand débauché dans les pattes griffées de Renarde/Renardo. Du coup, je ne vois pas en quoi ce qui est beau sur lui ne le serait pas sur vous, SURTOUT si vous lui faites honneur en l’assortissant à vos nouvelles Louboutin en python à talons XXL et à votre pochette en croco de chez Nancy Gonzalez – tant qu’à sombrer, autant y aller à fond, non?
2) La fourrure, c’est une valeur intemporelle: L’homme de Neandertal en portait, Marlène Dietrich aussi et il se murmure même que Pocahontas a recyclé Meiko en toque, une fois que John Smith l’a plantée là, à parler à un arbre, entourée d’une bande d’ignares qui ne savaient probablement pas qui était Grand Karl le Blanc, un « Couturier de l’âge de pierre » – pour reprendre les termes d’une pancarte militante -, lorsqu’il a mis les voiles pour rentrer au bercail. Suivant cette idée, il y a fort à parier que ce qui existe depuis la nuit des temps ne s’arrêtera pas parce qu’une bande de fanatiques s’amusent à injurier les gens, à les entarter et à balancer de la peinture sur des manteaux, à la sortie des défilés.
La jupe ou pourquoi ne pas se dérober face à la pression
- « C’est court…très court… Non?«
- « C’est rien, t’aura qu’à mettre des leggings en dessous, ni je t’ai vu, ni je t’ai connu!«
Dans la série « Vis ma vie en plein black-out mode verdoyant« , ce soir, je vais vous parler d’un cas sinistre, terrifiant et d’une complexité encore plus complexe que le succès inexplicable de Phoebe Philo et de Céline – des louanges récoltées, selon moi, à coups de distribution mondiale de champignons hallucinogènes, c’est la seule conclusion logique à laquelle j’ai abouti! -, une chose sordide avec laquelle la plupart d’entre-vous, Mesdemoiselles, Mesdames qui assumez – j’en suis persuadé – votre féminité devez vivre toute votre vie – non, je ne fais pas référence à la marmaille! -, une angoisse permanente, une babiole pernicieuse, quelque chose d’anodin mais qui peut radicalement changer la face du Monde, ou plus certainement, celle de votre dressing: le cas litigieux de la jupe.
Déjà, s’il est parvenu à se voir attribuer une journée sur le calendrier annuel, c’est qu’il ne s’agit pas d’une simple lubie isolée. OUI, M’sieur dames, la problématique n’est certes pas aussi importante que la libération de Je-ne-sais-pas-son-nom-mais-je-m’en-fous-de-toute-manière mais celle qui me préoccupe aujourd’hui demeure toujours d’actualité.
De toutes les choses féminines qui peuvent être analysées façon scanner rétinien dont la vitesse équivaut au double de celle de la lumière, le mâle primaire portera une attention toute particulière à la proportion de chair dévoilée par la femme qui attirera son attention et la classera assez rapidement dans des cases quelque peu moyenâgeuses…
Résultat des courses, après avoir passé votre journée à répliquer – ou à feindre l’ignorance face – aux compliments lourds et insistants d’une clique de goujats biberonnés à la bière (le « T’es bonne! » demeure, à tout jamais, un classique du genre, tellement distingué!) ou à subir les réflexions désobligeantes – allant du « T’as pas confondu ta jupe et ta ceinture ce matin? » au « Elle a rétréci ta jupe ou tu l’a chourée à ta petite sœur? » – d’à peu près toutes les personnes que vous avez rencontrées au cours de votre journée de travail, vous avez fini par céder à la pression sociale et avez remisé votre collection complète de jupes dans votre penderie, sanglotant toutes les larmes de votre frêle corps de nana incomprise.
Sauf que voilà, ici, la rédaction s’insurge avec véhémence contre ce genre de capitulations et c’est à grands renforts des 6 arguments suivants – se voulant – pertinents qu’elle espère vivement vous empêcher de renoncer à une pièce qui hurle la féminité et la sensualité élégante depuis des temps préhistoriques.
1) Les jupes, ça va à tout le monde: quelle que soit votre morphologie, il existe à coup sûr une jupe taillée pour vous! Droite, crayon, tulipée, évasée, plissée, à godets, rayée, imprimée, courte, longue, mi-longue, maxi, mini, micro, … Vous avez l’embarras du choix car, si toutes les formes et longueurs ne sont pas à mettre sur tous les cuissots, après moult essayages, vous trouverez LE modèle qui vous transformera en déesse grecque. D’ailleurs, si on dit « Trouver chaussure à son pied« , moi, je serais tenté d’aller même jusqu’à « Trouver jupe à son fessier« !
2) Les jupes, ça fait des jambes kilométriques: Pour un peu que vous soyez plus grande que Mimie Mathy et que Passe-partout – et que votre IMC soit plus proche de celui d’Anja Rubik que de celui de Beth Ditto, cela va de soi! –, à vous les minis pour un maxi effet! Ce sont vos copines de bureau qui vont tomber de leurs talons de 12 quand elles vont découvrir le potentiel séduction des kilomètres de jambes que vous planquiez sous un jeans informe. Désormais, ce sera vous la garce aux longues jambes, la fille über cool à laquelle toutes veulent ressembler et que tous veulent se taper!
L’Homme Burberry Prorsum: Modèle été 2011
La citation du jour: Karl Lagerfeld
Dans un monde où beaucoup – voire tous – pèsent leurs mots avant de dire quelque chose, j’aime que certains osent toujours s’exprimer sans snobisme et avec franchise…
*Propos de Karl Lagerfeld, recueillis par le talentueux Loïc Prigent, dans son excellent documentaire intitulé « Le jour d’avant: Fendi«
Être à la pointe: l’avis de l’auteur sur le bout pointu des escarpins pointés du doigt
Là où certains élaborent de rigoureuses théories mathématiciennes ultra compliquées à coups d’E= MC², de théorèmes pernicieux, de démonstrations vicieuses, de fonctions exponentielles – cauchemardesques – avec toutes sortes d’exposants, de racines ou d’autres supplices du même calibre – qui sont, la plupart du temps, responsables de bon nombre de suicides dans le milieu estudiantin qui, de vous à moi, globalement, n’y comprend rien du tout (mais le vit très bien)! –, l’auteur, lui, se plaît régulièrement à imaginer des théories fantasques sur tout un tas de choses auxquelles il est confronté, …
Me doutant pertinemment bien que mon lectorat serait autant inspiré par une réflexion sur la fête de la choucroute et du litron de bière que je ne le suis par les Crocs ou les prothèses ongulaires, je me suis dit qu’en regard de nos centres d’intérêt communs, évoquer une tendance godassière qui est revenue cet hiver à triple pointe ne pourrait qu’en être plus divertissant…
Oui, car, voyez-vous, vous l’aurez remarqué depuis maintenant près de – bientôt – 4 mois, ici, on pourrait dire que la rédaction voue un culte – non fétichiste! Que cela soit clair! – aux chaussures, du coup, c’est interpellé par une photographie de la Reine des Abeilles, butinant SANS ses clapettes nude – à orteil fugueur – griffées Manolo Blahnik MAIS avec des escarpins à bout pointu, que je me suis questionné sur leur perception et leur stigmatisation systématique de la part de bon nombre de modeuses et de modeux.
S’ils sont intolérables en bottes ou en toutes autres formes de groles (ballerines, ….), selon moi, ces morceaux de cuir, de python, de poney ou de peau de quoi que ce soit, présentés en escarpins pointus, incarnent un basique incontestable: il y en a toujours eu et il y en aura toujours dans 150 ans, qu’on se le dise!
Sauf que voilà, vus maintes et maintes fois sur des palmes pédestres XXL, complétant l’attirail de la parfaite cagole en mode modeuse mode, aux pointes dignes des poulaines du Moyen Âge, confectionnés dans un tissu douteux – plus prompt à être vendu dans un bac de liquidation que chez Bergdorf Goodman -, nos yeux semblent avoir assimilé ces chaussures – anatomiquement inadaptées, je vous l’accorde – à celles de roulures cheap & NOT chic…
Pourtant, planquée au fond de votre lit, ou piétinant actuellement – la thermos dans la main, la clope dans l’autre et le BlackBerry vissé dans ce qui reste de libre de la paume de votre main nicotinique – dans l’une des nombreuses files qui sont en passe de se créer aux alentours des H&M voisins (merci Lanvin!), une chose est sûre, vous n’échapperez pas à ce come-back! La question donc à se poser, en dépit de vos multiples – j’en suis persuadé – réticences, c’est de s’en sortir avec le moins de casse possible et le plus de classe…
Par conséquent, il vous est vivement conseillé de prendre connaissance des éléments suivants avant d’acquérir cette immonde paire BLANCHE qui vous donne l’impression de chausser un 45 fillette.
1) La pointe: C’est le grand manitou de ce genre de godasses, c’est avec elle qu’il faut se battre avec fougue car c’est elle qui est responsable de tout et qui peut – très facilement – vous faire sombrer – plus vite que le Titanic! – du côté ringard de la Force. Un peu comme pour un entretien d’embauche, foncez droit au b(o)ut en ayant préparé le terrain car la ligne de l’élégance est proportionnelle à l’angle formé par la pointe de vos nouvelles acquisitions! Fuyez à toutes jambes – interminables – les bouts obus trop menaçants – vous ne voudriez pas que votre Jules ne se barre en courant après avoir eu l’impression que vous alliez le torpiller avec vos Prada alors que vous leviez simplement la patte pour les lui montrer? – et privilégiez les pointes douces et légèrement arrondies: il en va de la sécurité nationale!