Les limites de l’excentricité ou comment travailler comme un boeuf à son look et faire un plat!
Dimanche 12 septembre, c’est tardivement dans la soirée – ou matinalement dans la journée, c’est selon les interprétations – que mes yeux sont rivés sur le tapis rouge des MTV Vidéos Music Awards 2010 – on peut, si on veut se la raconter un peu, appeler la chose les VMA’s – traquant ce que porte chaque pseudo célébrité, à l’affût de la moindre audace, ricanant intérieurement de l’incompétence de certains stylistes ou des people qui feraient bien de s’en offrir les services…
J’ignore royalement à quand remonte cette fascination pour les grandes cérémonies, toujours est-il qu’il me FAUT systématiquement savoir ce qui s’y est passé, qui y était et mieux encore, qui portait quoi…
Bref, les starlettes se succèdent devant un mur de photographes hurlant toutes sortes d’indications et poussant allègrement leurs voisins à coups d’objectifs télescopiques – je suis intimement persuadé qu’il doit y avoir moyen de voir la lune en employant certains des engins présents ce soir-là! – quand soudain la caméra se focalise sur une chose grisonnante hautement escortée par un corps de marines en tenue d’apparat…
Apparemment, constatant la pénible démarche de la créature, je n’ai pu m’empêcher un instant de me demander si les producteurs du show démesuré ne s’étaient pas procurés un Gandalf- le-Gris plus vrai que nature quand, tout-à-coup, zoom effréné sur la coiffe Phillip Treacy du truc et là, il a fallu me rendre à l’évidence – j’aurais préféré que ce soit Gandalf! – c’était une Lady Gaga juchée sur les fameuses Armadillo et vêtue d’une robe follement dramatique du défunt – et très regretté – Alexander McQueen qui progressait, pose appuyée – façon patte de grizzly levée – et « Little Monsters » collé aux lèvres, le long de la carpette sanguine.
Sur le moment, plutôt ravi qu’elle porte quelque chose de décent – voire quelque chose tout court! -, je me suis surpris à me dire – pendant l’équivalent d’une gorgée de Red Bull ® – qu’en dépit d’un tapage médiatique outrancier, elle pouvait être vraiment théâtrale!
Sauf que voilà, chassez le naturel et il revient – très – vite au galop – cela aurait été trop beau, vous pensez bien!
C’est donc couverte des pieds à la tête – en passant par la pochette – avec l’équivalent d’un troupeau de bœufs ou de je ne sais quelles carcasses d’animaux froidement abattus, cul nu sous résilles trouées que la manifestement très clâââsse demoiselle est venue chercher pour la je ne sais plus quantième fois de la soirée, un prix!
La citation du jour: Karl Lagerfeld
*KARL LAGERFELD, magazine Focus, octobre 2009
(quelque chose me dit qu’il n’a pas dû se faire que des amies après avoir dit ça! Heureusement, CERTAINS préfèrent en rire…)
Prendre son pied pour ne jamais être à côté de ses pompes!
- « Tiens, t’as vu, les semelles des chaussures de ta mère sont rouges!!! »
(moi, intérieurement: « Merci pour l’info, c’est le sccoop du jour!… »)
- « Oui, je sais, elle en a plusieurs paires comme ça… »
(elle, sur le ton de la connivence, la voix quelque peu guindée)
- « Moi aussi, j’en avais des chaussures avec des semelles rouges, même que tout le monde me regardait et me le faisait remarquer! »
- « C’est chouette! Quand étais-tu allée chez Louboutin? »
- « C’est qui ça? »
- « … !!! »
Parfois, j’ai l’impression de vivre dans un univers TOTALEMENT parallèle!
Très cordialement,
Monsieur de Vos (qui dédie cette illustration aux personnes qui débarquent sur ce site en ayant entré des trucs comme « talons mollets galbés », « porter des talons quand on est jeune », « porter uniquement des hauts talons », « porter des talons hauts 18 cm » ou encore « photo d’escarpin louboutin » dans leur moteur de recherche…)
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Légende:
- Madame Butterfly 150 booty/CHRISTIAN LOUBOUTIN (917€)
- Big lips 120 pump/CHRISTIAN LOUBOUTIN (498€)
- Alti Spike 160 pump/CHRISTIAN LOUBOUTIN
- Black patent « Rolando » 120 pump/CHRISTIAN LOUBOUTIN (545€)
- « Pigalle » studded 120 pumps/CHRISTIAN LOUBOUTIN
- Madame Butterfly 120 pump/CHRISTIAN LOUBOUTIN (648€)
- CHRISTIAN LOUBOUTIN for RODARTE (fall 2008)
- Clou Noeud 150 studded slingbacks/CHRISTIAN LOUBOUTIN (795€)
No Sneakers allowed!*
Lecteurs, lectrices,
Formellement proscrite aux femmes sous peine de se voir jeter des pierres dans la rue – à juste titre (sauf, évidemment, en cas de jogging ou d’une autre activité sportive, cela va de soi!), il fallait lire les 7 bonnes raisons de porter des talons – très – hauts – et de voir son quota de féminité chuter de façon affolante – un peu comme l’astéroïde, dans Armageddon -, la basket (désormais appelée SNEAKER, terme anglophone clinquant pour dire strictement la même chose mais qui en jette – apparemment – plus: « Trop trop belles tes sneakers, j’te jure, des Pierre Hardy?!‘/ »T’as vu les dernières sneakers Margiela, à mourir, non?!« ), cette chaussure, assimilée à une lubie grotesque d’éternel adolescent n’est pas toujours plus valorisée chez les hommes qui y voient un manque d’apprêt et/ou une négligence outrancière avec, pour unique motivation, un confort indubitable…
Adepte de ces groles depuis belle lurette, je peux vous dire que, dans certains cas, elles ne sont pas toujours aussi confortables qu’on pourrait le penser – SCOOP du jour: les hommes souffrent aussi à cause de leurs chaussures (ce sont les féministes enragées – et pas épilées? – qui vont être contentes…) mais je trouve également qu’elles sont souvent plus jolies que bon nombre de chaussures que je croise dans la rue ou dans les soirées…
Pourtant, même si c’est une question de modèle, d’âge et de contexte, je ne parviens toujours pas à comprendre les préjugés négatifs dont on les accable de part et d’autre – sauf pour les Converse qui font, effectivement, ADOLESCENT, ne le niez pas, je le sais, vous le savez, nous le savons tous et pourtant, je vois des hommes voire des femmes qui cumulent et qui en portent toujours en rue, passé(e)s 16 ans (il va de soi que je réprime à chaque fois – tant bien que mal – une envie de les pourchasser et de les immoler sur un bûcher en brandissant fourche et torche, accompagné d’une meute de villageois hystériques… :)
L’Homme Givenchy: Modèle été 2011
- L’Homme Givenchy, édition limitée été 2011 est un homme viril, fort et solennel, du coup, question cheveux, on ne plaisante pas: on gomine, on peigne et on tire tout vers l’arrière dans un style très « première communion« . Au final, rien ne bouge et on finit pas se demander si Anna – et son brushing rigoureusement terrifiant – ne serait pas passée par là;
- Enfant, l’Homme Givenchy aurait voulu jouer dans un groupe de heavy metal, malheureusement pour lui, – Santa? – Lucia, sa maman, fervente bigote sicilienne le lui avait formellement interdit – crucifix à la main – sous peine d’aller brûler en Enfer… C’est donc 15 ans après, casque façon « Slipknot » sur la tronche et collier « colonne vertébrale » au cou qu’il fait sa crise d’adolescence!;
- Parce qu’il passe 6 jours sur 7 – ouais, le dimanche, c’est le jour du Seigneur – à soulever des poids dans sa salle de muscu préférée, l’Homme Givenchy tient à ce que cela se sache et c’est donc, tout naturellement qu’il parade fièrement dans la rue, tantôt tétons à l’air, tantôt biceps XXL aguicheusement exposés. Rien n’étant de trop pour afficher le corps pour lequel il sue autant, l’Homme Givenchy voue un culte religieux aux leggings – transparents ou pas – et aux pantalons – très – fuselés;
- Dans la vie, l’Homme Givenchy ne fait pas dans la dentelle et pourtant, cela ne l’empêche pas d’en porter: en témoignent ses nombreux tee-shirts ou chemises constitués à partir de napperons chinés dans l’une ou l’autre brocante;
- Alors que Jeanne Mas voyait la vie « En Rouge et Noir », l’Homme Givenchy la voit plutôt « En blanc et Noir ». Son ultime folie? Y intégrer du nude – c’est vrai quoi, on n’est jamais assez nu(de)!;