Bridezilla: « Vous pouvez styliser la mariée! » (1ère partie)
Vous pouvez styliser la mariée!
Un bled perdu en plein black-out mode, un iMac XXL devenu préhistorique, un soir d’insomnie, du haut de mes nouveaux 25 ans, j’erre, la mine hagarde et les cernes Roitfeld-iens, sur Facebook, traquant avec fougue et minutie la moindre information digne d’intérêt qui me tirera définitivement de cette torpeur soporifiquement mortelle quand tout à coup, les quelques neurones n’ayant vraisemblablement pas basculé en mode pilotage automatique dans ma cavité cérébrale me font prendre conscience, entre deux bâillements à me décrocher la mâchoire, du nombre conséquent de photos de mariage publiées ces derniers temps.
Nous sommes en septembre et, bien que la saison ne soit pas aussi strictement établie sur le calendrier que celle de la chasse de la foulque macroule – du 15 octobre au 31 janvier, pour les amateurs – ou celle de la fashion week féminine du printemps-été 2012, il me semblait que toutes ces festivités prônant « l’Amour pour toujours« , les Geneviève de la Garcarriviste aime Charles-Henri du Portefeuillebiengarni pour la vie ou autres tirades optimistes vantant « l’Amour éternel » – et occultant volontairement le taux de divorces et les statistiques concernant l’infidélité conjugale – avaient plié bagage en même temps que les J.O. du Club Med!
Vous allez sans doute me dire que l’industrie du mariage fait travailler des millions de personnes à travers le monde et s’attèle à nous vendre du rêve, sauf qu’une LC4 en poulain de chez Le Corbusier procure les mêmes sensations euphoriques le jour de l’achat mais ne vous demandera pas de pension alimentaire à multiples zéros quand la lune de miel sera finie!
Quoi qu’il en soit, si Choupinet et vous-même êtes décidés à passer le restant de vos jours gadot contre chaise roulante, Pampers contre chaise percée et à l’officialiser par les liens très sacrés du mariage, je vous invite à le faire avec un minimum d’élégance en consultant les points suivants afin d’épargner à vos invités le spectacle peu flatteur d’une Lily Allen semblant sortir d’un épisode de Star Wars, celui d’une Kate Moss ventripotente ou celui d’une Kate Middleton honteusement évincée par la dégaine de sa porteuse de traîne – « Qu’on lui coupe la tête! » – !
1) Le choix de la robe: Principal sujet d’intérêt de ce genre de cérémonie – oui, vos invités se fichent éperdument de « partager votre bonheur », qu’on se le dise! Partager votre menu, vos connaissances amicales et votre open bar, c’est une autre chose… -, vous vous devez d’y accorder une importance CRUCIALE. Le mariage étant perçu ici comme une cérémonie telle que celle des Oscars, vous devez penser photo call, angles de vue, poses – histoire de ne pas avoir l’air, dans le meilleur des cas, d’une communiante frigide et, dans le pire, d’une des girls de Playboy! -, déplacements et conscience du corps. Comme tous vos vêtements, elle doit impérativement être adaptée à votre morphologie et doit avoir pour vocation première de vous mettre en valeur. Assurez-vous de la choisir dans une matière noble qui ne respire pas le low cost et dans un coloris de blanc adapté à votre carnation de peau parce qu’en théorie, vous n’avez pas le droit à l’erreur: à moins de vous appeler Liz Taylor, un mariage n’est censé arriver qu’une seule fois dans une vie!
À faire -> Pensez à des coupes épurées ou alors TOTALEMENT dramatiques MAIS intemporelles avant tout (personne ne veut ressembler aux mariées des années 80 dont il suffit d’un simple regard sur une photo pour situer la date du mariage!)/Osez la robe à manches longues, décolletée légèrement à l’avant ET dans le dos/Privilégiez les robes à gaine intégrée (les bourrelets visibles sont déjà intolérables en temps normal mais alors le jour du mariage, ils sont passibles d’une peine de prison à perpétuité!) qui font une taille de guêpe/Jouez-la vestale moderne en drapés fluides/Essayez un maximum de robes/ Adaptez votre lingerie en fonction de la robe et de vos besoins/Copinez avec Vera pour qu’elle vous offre une de ses superbes créations en échange d’un bol de nouilles aux légumes bio/…
À bannir -> Les robes en taffetas ou autres matières brillantes/Les robes dont les traînes sont kilométriques (non, vous ne vous appelez pas Lady Di et vous n’allez pas vous marier à l’Abbaye de Westminster!)/Les robes colorées (c’est un mariage, pas un match de polo! Que vous soyez atypique ou pas, quand c’est ridicule, c’est ridicule!)/La combinaison corset rebrodé d’une bonne tonne de perles ou d’autres trucs supposés être chics + longue jupe bouffante, drapée par endroits ou pas (les meringues – tout comme les autres pâtisseries -, on les préfère chez Pierre Hermé, pas sur vous!)/Les robes d’une blancheur rappelant votre dernier blanchiment dentaire/Les robes qui donnent l’impression de vous engloutir sous des tonnes de volants et de dentelle/…
Je vous mets au parfum?
15h30, une campagne verdoyante, la sonnerie de l’école se fait retentir dans tout le bâtiment et vous filez dare-dare faire les rangs, vous préparant psychologiquement à corriger la flopée de rédactions que vous avez eu la bonne idée de faire rédiger à vos élèves, dans un moment de faiblesse sans doute, feignant de croire aux bonnes surprises et qui, en fin de compte vous donneront, probablement plus tard dans la soirée, envie de vous ouvrir les veines et d’écrire avec votre sang de magnifiques commentaires à la «Parlons-nous la même langue?» sur 90% des copies.
20 bonnes minutes plus tard (= le temps qu’il aura fallu au papa de la petite Josette pour daigner se lever de son sofa, déposer sa bière et venir chercher – accessoirement – son immonde gamine sur le chemin du Lidl le plus proche, histoire de s’acheter la dernière arnaque low cost), votre mallette en bandoulière, l’iPhone à la main et le besoin de faire le vide, vous vous mettez en quête de votre bus préféré quand ce dernier a justement – oh surprise! – décidé de mettre les voiles, pile au moment où vous vous approchiez de lui.
S’en suit le classique coup de l’averse qui arrive sans prévenir, ruine vos mocassins en daim Ralph Lauren et le semblant de coiffure qu’il vous restait (Maintenant que vous arborez la coupe de Diana Ross, vous songez brièvement à remonter les Supremes).
C’est donc finalement 25 bonnes minutes plus tard, au bord de la crise de nerfs et le blazer Dries Van Noten en berne que vous montez à bord du prochain autobus quand soudain, vos sens olfactifs en ébullition, vous prenez conscience de l’odeur de relents d’égouts parfumant généreusement les moindres recoins du véhicule. Rester ou partir, votre parfum Tom Ford et vous-même ne pouvez pas vous permettre le luxe de la réflexion, le conducteur ayant manifestement fait le choix à votre place lorsqu’il s’est mis à démarrer en trombe.
Respirer le moins possible étant devenu votre principale préoccupation, vous luttez du peu de forces qu’il vous reste pour humer uniquement l’air qui provient de votre propre espace privé (= le millimètre carré de siège que vous laisse cette grosse femme, sac banane sur le ventre, sachets Wibra et Zeeman sur les genoux, racines grises d’une bonne quinzaine de centimètres, nourriture suspecte au bec et flopée de gamins agités débarquant tout droit d’un film d’horreur à la Détour Mortel).
Mode, monde, mondains, mondanités: comment ne pas vendre son âme au Diable pour du Prada – ou pour un open bar! (2)
Chapitre 3: « Un EVENT réussi, c’est quoi? » (prélude)
» Une campagne verdoyante aux alentours de Liège, une silhouette à la démarche rigoureusement contrôlée et aux gestes hésitants s’engage à pas de loup sur l’allée qui mène à une maison de briques rougeâtres émergeant faiblement d’une obscurité oppressante.
L’ombre élancée explore avec minutie le contenu des poches zippées de son Biker jeans Balmain et tâte avec un effroi à peine masqué l’intérieur de la poche de son blazer Margiela bleu nuit.
RIEN.
MERDE!
Mine déconfite et assaillie par une vague de palpitations cardiaques, la créature retire ses Wayfarer taille XXL, s’apprête à rebrousser chemin et à replonger dans les abîmes semi nocturnes d’où elle débarque lorsqu’un tintement métallique se fait soudainement retentir dans la rue muette qui prend grand soin d’en amplifier l’impact sonore.
DES CLÉS!
S’en emparant en toute hâte et non sans mal, c’est bientôt le bruit d’une serrure qui se déverrouille que l’on entend dans le calme funeste environnant.
S’engouffrant sur la pointe des pieds dans l’antre de la bâtisse, c’est surpris par l’éclairage d’une des pièces que l’homme se dirige vers la cuisine.
Deux infarctus du myocarde plus tard provoqués par le bruit strident de l’écrasement de jouets félins jonchant le sol ET ayant failli perdre l’équilibre une bonne dizaine de fois, c’est le face-à-face suivant qui acheva le visiteur matinal: ses parents, prenant le petit-déjeuner.
Il était 06h36, c’était le matin et c’était moi qui rentrais d’une soirée, tentant vainement de me montrer discret. Tout va bien… »
15 litres de café plus tard, l’équivalent d’une boîte de Dafalgan dans le corps, probablement déclaré MOËT positif si une prise de sang avait été effectuée à ce moment-là, je me demande comment je suis passé du statut de fêtard occasionnel à celui de fêtard – presque – professionnel et en arrive à la conclusion que c’est ce blog qui a LARGEMENT modifié mon attitude face aux soirées…
(La suite, TRÈS prochainement – 4 pages d’un seul coup, cela aurait été indigeste, non?)
Très cordialement,
Monsieur de Vos (Partyholic d’humeur généreuse qui vous propose de venir le retrouver, le jeudi 23 juin 2011, au cours de la Louise Summer Night de Bruxelles, dans les enseignes au sein desquelles il aura monté une silhouette-clé: Burberry, Giorgio Armani, Francis Ferent, etc…. Pour recevoir votre carton d’invitation personnalisé par ses soins – je dispose de 10 x 2 entrées -, n’hésitez pas à prendre contact avec lui par courriel et/ou via les commentaires en évoquant, pourquoi pas, une anecdote de fin de soirée – Les plus rapides seront les premiers servis…)
Je ne travaille pas du chapeau, j’en porte!
* Être coiffé(e) d’une création de – la très talentueuse – Laetitia Crahay pour la Maison Michel, c’est la cerise sur le CHAPEAU!
Très cordialement,
Monsieur de Vos (qui aurait aimé voir moins de Philip Treacy et plus de Maison Michel et/ou de Mouton Collet à ce mariage BEAUCOUP TROP médiatisé!)
Maquiller la vérité ou pourquoi les femmes sont toujours plus belles lorsqu’elles sont (bien) maquillées
Des fois, je me dis que les trajets en train, il n’y a que ça de vrai.
Même que si j’avais dû participer à Sweet Sixteen, j’aurais probablement troqué la décapotable « plus technologique tu meurs » – celle dans laquelle on pourrait pratiquement envoyer un satellite dans l’espace intersidéral en pressant un bouton situé sur le volant (gainé de cuir perforé) du bolide – contre mon propre train – notez que, tant qu’à faire, j’aurais aussi demandé un Hummer pour me rendre à la gare la plus proche (= à 25 bonnes minutes à pattes) de ma campagne verdoyante.
Oui parce que, parfois, je dois bien reconnaître que les conversations y sont particulièrement intéressantes à écouter.
Tenez, pas plus tard qu’il y a deux semaines, alors que j’errais, clope au bec et Red Bull à la main, sur le quai bondé du train à destination de Bruxelles, tentant – vainement – de tweeter la description de certains autochtones représentatifs de ce qui se fait de pire ici (vous voyez Snooki, dans Jersey Shore? Imaginez une armada de ses clones, la choucroute sur la tête en moins), j’ai eu l’immense chance – à défaut de celle qui m’aurait octroyé un train PONCTUEL – de surprendre la conversation de deux jeunes femmes, manifestement lésées lorsque la Fée Mode s’est penchée sur le berceau des enfants issus de leur génération…
Bref résumé de ce qu’elles se disaient, ouvrez les guillemets, c’est parti mon kiki!:
- Non mais tu as entendu le dernier titre de J.Lo? Trop dément, non?
- J’ai trop kiffé, je ne te raconte que ça! Ce morceau, c’est de la bombe!
- Elle est trop mortelle aussi, elle, physiquement, je veux dire!
- Ouais mais carrément! Au moins elle, elle est simple tu vois, elle n’a pas une couche de maquillage XXL! Bonjour les pots de peinture vivants! LOL
- C’est sûr, le naturel, il n’y a que ça de vrai. Beyoncé, la copine de Jay-Z, c’est pareil! Pas plus tard qu’hier, j’en discutais avec ma mère et elle aussi disait qu’il n’y a rien de plus beau qu’une femme au naturel!
- Porter du maquillage, c’est un manque de sincérité, non? Tu roules ton monde à faire croire que tu es belle alors qu’en fait, NON!
… Ouais… (Ne PAS intervenir, SURTOUT ne PAS intervenir… CONCENTRATION, INSPIRATION, EXPIRATION, je PEUX le faire!)
Je vous avais prévenu, cela vole haut et je me dis que les casteurs d’une émission de téléréalité s’en seraient donnés à cœur joie s’ils avaient été dans les parages, à ce moment-là…
Mais revenons-en à la thématique qui leur hérissait les moustaches et les sourcils touffus: le maquillage.
Alors, arnaque féminine universelle pour choper du jeune brebiou ou moyen intelligent de faire ressortir ce qu’il y a de mieux dans son visage délicat – et de camoufler ce qui foire (tant qu’à faire)?
Ici, sur ce blog, vous n’êtes pas sans savoir que l’auteur voue un culte intransigeant à la féminité dans toute sa splendeur – et ses artifices (Avoir l’air élégamment irréel dans la réalité, c’est quand même très chic, non?) – et – c’était à prévoir – a dû réprimer une forte envie d’intervenir dans la conversation, tant tout ce qui y était dit allait à l’encontre de ses propres convictions (« Par sainte Estée Lauder, vade retro, satanas! »)…
Analysons la problématique sous différents aspects: