L’étendue des méfaits: l’historique des publications…

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La citation du jour: Franca Sozzani

Pour le coup, très honnêtement, en plus de souligner sa franchise je ne peux qu’être entièrement d’accord avec les propos tenus par Franca qui a su viser en plein dans le mille!

Notez bien que je suis moi-même blogueur et pourtant, là où bon nombre de personnes se lancent dans l’aventure bloguesque pour des raisons de plus en plus douteuses (pseudo célébrité, cadeaux, invitations, …), je ne comprends toujours pas, à l’heure actuelle, comment certain(e)s sont parvenu(e)s à acquérir une notoriété internationale alors que leur unique talent est de se (faire) prendre en photo, d’énumérer ce qui est porté (bien souvent, des articles offerts par de généreux sponsors – mais motus hein, parce que ça fait toujours mauvais genre de le préciser) et de meublerpar, au choix: des photos d’ambiance, des concours, …sans jamais prendre position sur quoi que ce soit – histoire de ne pas être black listé par une marque, par un magazine, …

Fort heureusement, le niveau de la blogosphère est dignement relevé par la qualité des photographies prises par les célèbres Yvan Rodic ou Tommy Ton, par les opinions argumentées de Géraldine Dormoy ainsi que par la liberté de ton – désormais perdue – et les toujours très plaisantes illustrations de Garance Doré.

En ce qui concerne les blogueuses mode, les pures, les dureset les corrompues?, j’y reviendrai dans un prochain article…

Évidemment, il ne faut pas généraliser, les gens passionnés par la mode existent toujours et les blogs possèdent l’avantage indéniable de permettre à leur auteur de trouver un lectorat qui s’intéresse à ce qui y est publié.

Enfin, personnellement, j’en suis arrivé à la conclusion qu’un blog devrait être une sorte de miroir, tourné dans un premier temps vers son auteur et sa propre expérience puis vers ses lecteurs afin de leur apporter quelque chose, de susciter la réflexion, le questionnement, l’envie de réagir, de s’exprimer, … Un blog de qualité ne devrait pas laisser insensible et proposer un angle d’analyse frais, novateur et décalé! On ne devrait pas être connu pour qui l’on est ou pour ce que l’on porte mais pour ce que l’on produit, qu’il s’agisse d’écrits, d’illustrations, de photographies, …! Maintenant, j’ignore royalement si je parviens à répondre à mes propres critères qualitatifs et n’ose même pas songer à l’opinion que se feraient les professionnels de la mode s’ils venaient à tomber ici même, toujours est-il que je trouve qu’on ne devrait pas porter aux nues tous les blogs dits influents car la quantité de lecteurs ne riment pas toujours avec la qualité de ce qui est proposé

Très cordialement,

Monsieur de Vos (un blogueur en pleine crise existentielle/professionnelle, incapable de s’insérer dans une case et intéressé de connaître votre avis sur cette problématique)

P.S.: Afin d’éviter des débordements comme ceux de l’article sur les mannequins potelés, je tiens à préciser que je n’ai rien contre les blogueuses mode et que je ne suis en aucun cas jaloux de la réussite de certain(e)s!


J’voudrais bien mais j’peux point…: les fashion blocages qui nous font débloquer (version masculine)

Si je vous dis: teddy en fourrure, chemise noire, short évasé, ceinture à breloques, lunettes optiques à monture 4XL, casquette conceptuelle à oreilles animalières intégrées et enfin, cuissardes hybrides entre une paire de sneakers lacées et des compensées à semelles blanches, vous vous dites probablement que j’énumère les articles composant un déguisement carnavalesque quelque peu douteux? D’un goût d’autant plus discutable si je mentionne le choix potentiel de short imprimédans sa totalitéde rottweilers enragés, à l’allure menaçante ainsi qu’aux crocs finement limés et largement visibles.

Sauf qu’en fait, il n’est en aucun cas question de travestissement festif mais plutôt de la description d’une des silhouettes au caractère très fort, présentées par Riccardo Tisci pour Givenchy, dans le cadre de la semaine de la mode masculinepour l’hiver 2011-2012 – qui s’est déroulée en janvier 2011, à Paris.

Si voir débouler toutes sortes de créations extravagantes, loufoquesvoire carrément ridicules – sur à peu près tous les indénombrables podiums qui peuplent la planète, ne semble plus choquer qui que ce soit, la transposition de pareilles dégaines dans la vie de tous les jours me rend  légèrement plus sceptique quant à leur perception.

Déjà risqué lorsqu’on est une femme, ce transfert entre le podium et la réalité est d’autant plus téméraire lorsqu’on appartient à la gente masculine, là, où l’évolution se fait selon certains codes, où on bascule très rapidement dans le grotesque et où les esprits sont parfois encore plus intransigeants.

Une réflexion en entraînant une autre, c’est donc tout naturellement que j’en suis arrivé à me questionner par rapport à ces choses des collections masculines printemps été 2011 que je trouve intéressantes et qui me plaisent chez les autres mais pour lesquelles j’ai énormément de mal à franchir le pas:

1) Le pantalon en cuir: S’agissant d’une des pièces phares de la saison, en évaluant son intemporalité et en considérant le rockeur qui sommeille en vous, vous vous êtes laissé séduire et avez claqué un mois de salaire moyen pour acquérir le superbe modèle Burberry Prorsum qui vous fait de l’œil depuis que vous l’avez vu sur le podium. Sauf que voilà, dans « printemps-été 2011« , il y a le mot « été » et du coup, ce n’est plus avec un pantalon que vous arpentez les rues de votre patelin mais plutôt équipé d’un sauna portatif. Résultat, vous êtes en nage sous votre pantalon, avez l’impression qu’on cuit un barbecue avec votre service trois pièces et souffrez en silence. Cela aurait pu s’arrêter là mais étant victime du traumatisme ROSS-ien causé par une surconsommation de la série Friends, vous n’osez pas aller aux toilettes, flanqué de ce biker pants maléfique. Problématique qui tombe plutôt mal parce qu’avec le litre de Dom Pérignon que vous vous êtes enfilé en galante compagnie, ce n’est pas l’envie qui vous manque! Fin de journée, exténué, les pattes humides – mais amincies? – vous jurez qu’on ne vous y reprendra plus et laissez ce genre de pantalon à Peter Marino, aux motards ou à vos potes branchés S.M. JAMAIS PLUS!

2) La couleur à outrance: Parce que vous en aviez assez que l’on vous demande si vous aviez viré gothique ou si vous faisiez le deuil de l’être aimé, vous avez profité du défilé de Jil Sanders pour sauter en plein dans la tendance du coloré saturé. On vous avait dit que la vie était plus belle en couleurs mais c’était sans compter la vision terrifiante de votre reflet dans la vitrine de la boutique Chanel du coin: vous ressemblez à un clown dont le styliste serait le fils spirituel de Mika/Perez Hilton/Sliimy. Passé les portes de la célèbre maison parisienne au double « C » entrelacé, vous vous êtes senti totalement hors du coupvoire comme un des personnages de Barbapapadans cet univers dominé avec fougue et élégance par le noir et le blanc. Notez bien que l’apothéose de votre journée aura été de croiser successivement Ronald Mc Donald, la totalité des Teletubbies mais aussi de vous vautrer sur la carpette aux couleurs de l’arc-en-ciel d’un bar gay-friendly ET de vous rendre compte que vous étiez dans les trois cas, assorti au décor! JAMAIS PLUS!

3) Les sandales: Passé le traumatisme – après 15 ans de thérapie – des grands-pères croisés ici et là, au cours de la saison estivale, et de leur combinaison stylistique préférée: tee-shirt, short, sandales, chaussettes, vous avez décidé de tenter le coup avec une des créations proposées par Lucas Ossendrijver et par Albert Elbaz chez Lanvin. Tout aurait pu se passer à merveille si votre job consistait à servir des tequilas à une meute de jeunes en rut, lors du Spring Break de Cancún, sauf que voilà, vous êtes responsable de direction et  depuis que vous portez ces choses aux pieds, même vos stagiaires ne se planquent plus pour se moquer de votre dégaine « à la Carlos« . D’ailleurs, vous vous dites que vous avez touché le fond et qu’on ne vous y reprendra plus, le jour où vous êtes parti festoyer dans un bar pour célébrer l’augmentation du chiffre d’affaire sous votre régime dictatorial; 10 « Sex on the Beach » plus tard, un des internes moqueurs jette en toute hâte sa main devant sa bouche, vous regarde avec effroi et tente de filer aux toilettes en réprimant ce qui sortira avant qu’il n’y parvienne. Ce soir-là, votre savon y est passé tout entier, vos sandales exhalent toujours des relents de l’odeur putride de son déjeuner et vous êtes reparti en thérapie. JAMAIS PLUS!