On se fait bien pigeonner!
C’est la réflexion qui m’est venue à l’esprit en parcourant de long en large un des – trop – nombreux magazines de mode qui commencent à envahir littéralement mon espace de travail et qui ne me permettent plus que de visualiser les choses que sur ¾ de l’écran de mon iMac – quant à lui, tristement, de moins en moins neuf.
Dans un monde idéal, la terre ressemblerait à un épisode de Sex & the City: les gens seraient beaux, stylés, leur vie serait trépidante et leur portefeuille bien garni. Dans cet univers d’amour, de gloire et de beauté, personne ne se soucierait du qu’en dira-t-on et du coup, les femmes fortes, libres et – rigoureusement – désinvoltes y iraient de leurs petites extravagances personnelles, tantôt en laissant entrevoir un soutien-gorge, tantôt en suggérant la naissance du porte-jarretelles – comme y incitait vivement la mode de l’été 2010 – et les hommes déambuleraient en bottines, perfecto clouté sur le dos, les cheveux – mi-longs – au vent.
Sauf que voilà, n’est pas Carrie Bradshaw qui veut (NON, mixer ce short hawaïen et cette chemise en vichy ne vous rendra jamais justice, talons de 14 ou pas, n’insistez pas!) et surtout OÙ veut!
J’ignore si, comme moi, vous évoluez également en plein cœur d’un environnement stylistiquement hostile – mais toujours très verdoyant! -, là où les mots résonnent comme des bombes en plein Afghanistan, là où les clichés règnent en maîtres et là où la plupart des gens sont tout bonnement terrorisés à l’idée de faire tâche dans le paysage monostyle, toujours est-il qu’il faut bien reconnaître que pour assumer une dégaine quelque peu atypique passées les capitales de la mode, il vous faut une bonne dose de maîtrise de vous et surtout, de la PERSONNALITÉ!
Il vous manque l’une ou l’autre des deux dernières choses mentionnées? Fuyez à toutes Louboutin en direction de la mégalopole la plus proche, construisez un rempart, des douves – un pont-levis pourrait ajouter une touche « élégante » – et restez-y sous peine de:
a) Sombrer dans l’effet de masse: tee-shirts outrancièrement publicitaires, imitations cheap (tel est mon ghetto!) – avouez que ce serait dommage!;
b) Vous faire systématiquement lyncher passée la porte de votre domicile par des gens qui s’y connaissent autant en style que Lady Gaga en élégance!
Parce que OUI, cessons de croire au Père Noël, aux souris fétichistes des dents pourries, au monde féerique des Bisounours en surpoids et prenons conscience, à travers les 5 points sous mentionnés relatifs à la gente féminine, de l’inculture populaire et de ses conséquences sur l’allure des autochtones environnants…
1) Le cas des cheveux: dans une ville qui commence – très – doucement à sortir de cette blague de carré plongeant+frange droite et au sein de laquelle les couleurs capillairement dominantes sont le noir corbeau, le noir BLEUTÉ, l’acajou et le blond peroxydé, vous avez eu la – très – bonne idée de succomber au blond californien – une des spécialités de chez Dessange – et du coup, avec vos racines plus foncées, votre raie au milieu à la Carine Roitfeld et vos ondulations fébrilement structurées chaque matin, vous finissez par en avoir marre qu’on vous demande toujours si vous vous coiffez, si vous comptez refaire votre colo un jour ou si vous voulez que l’on vous offre un BabyLiss pour votre prochain anniversaire. VDM
2) Le cas de la longueur et du décolleté: vous avez des atouts, vous les connaissez et savez en user à coups de micro robes audacieuses (= je cache le haut et dévoile des gambettes kilométriques sur du 12 minimum) et de décolletés plongeants (= je cache le bas ET je n’ai pas de seins, du coup je peux me le permettre sans que tout « ça » ne quitte le navire par tous les côtés, « Sauve qui peut, les femmes et les tétons d’abord! ») sauf qu’après avoir été sifflée 50 fois, insultée 15 fois, mâtée 1500 fois et qu’une voiture ne se soit arrêtée pour vous demander très convivialement « combien vous preniez« , vous finissez par vous demander si vous ne devriez pas sombrer dans cette philosophie du « Je n’assume pas ce que je porte du coup, j’y fous des leggings (leggings party, wouhouuu!)– j’ai l’air 20 fois plus grosse – et ni vu ni connu! » ou encore dans celle du « Trop de seins? Mets un tee-shirt en-dessous, trop, trop clâââsse! Pudeur avant tout! ». VDM
3) Le cas des chaussures: fidèle lectrice de ce blog, allumant religieusement chaque soir un cierge à la gloire de Christian Louboutin/Giuzeppe Zanotti et Jimmy Choo, vous arpentez – non sans souffrir un peu, cela va de soi (il faut souffrir pour être belle!) – les rues de votre bourgade en alternant les talons de 12,14, 15 voire 16 les jours de fête. Le tableau aurait été parfait si vos homologues féminines ne vous prenaient pas pour une bêcheuse et si elles ne pouffaient pas de rire à coups de tapes dans le dos en comparant vos merveilles à 600 € à: a) des chaussures de péripatéticiennes/strip-teaseuses, b) une de leurs propres paires issues d’un bac de liquidation à 25 € (nous ne sommes pas du même monde, chérie!)
Dans le pire des cas, elles vous feront la morale, du haut de leurs ballerines – et des mollets pas galbés (et pas sexy!) qui vont avec! – /baskets (prenez conscience que je peine à écrire le mot!)/tongs/Crocs (un défibrillateur est demandé d’urgence! Vite! Code rouge, code rouge!)/sandales plates/…, au sujet de votre « idiotie » d’avoir dépensé une somme pareille pour des « chaussures comme ça« (il sera même fréquent que des phrases comme « c’est quoi la différence avec les miennes? » ou « Pour ce prix-là, j’en ai dix, MOI! » soient ajoutées, histoire de vous enfoncer encore plus…)
(À suivre très prochainement…)
Très cordialement,
Monsieur de Vos (auquel il aura fallu plus ou moins 23 ans pour porter ce qu’il aime)
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Légende: 22-karat gold beaded earrings: KENNETH JAY LANE (122€)/Color blocking gown: GUCCI (spring 2011 RTW)/Patent-leather turn-lock clutch: MIU MIU (620€)/ »Greissimo » Suede platform peep toe pump: CHRISTIAN LOUBOUTIN (643€)
Monsieur de Vos se je suis complètement en accord avec ce que vous dite… si seulement plus grand nombre de personnes pouvaient penser comme vous:
«ballerines – et des mollets pas galbés (et pas sexy!) qui vont avec! – /baskets (prenez conscience que je peine à écrire le mot!)/tongs/Crocs (un défibrillateur est demandé d’urgence! Vite! Code rouge, code rouge!)/sandales plates»
vous touchez du doigt un point sensible: la pression sociale nous empêche parfois d’avoir recours à la communication par ce que l’on porte… Lorsque j’étais étudiante – en fac de psychologie- j’évoluais dans un monde roots que j’exécrais au plus haut point et étais un sujet de conversation active lorsque j’arrivais en amphithéâtre avec mes pantalons à pince, mes manteaux à col fourrure, mes talons de minimum 8 cm et mes chemises à jabots… Quel dommage…
« L’homme est un loup pour l’homme » !
Vive la mode, vive le beau, vive les stilettos :-)
Alors, tout d’abord, et comme dit sur Twitter, j’aime cet article!!
J’ai l’impression que les femmes oubient d’être belles pour elles-même, parce qu’il faut tellement plaire…S’habiller devient une pression sociale supplémentaire. Et puis, des fois, on nous conseille tellement mal. Et j’avoue que ça me titillait cette histoire de coiffure. Je ne cesse de me demander, frange ou pas? Blond? Chatain? Tant de questions existentielles…
Enfin, voilà, j’aime le style d’écriture, plus suivi que ce commentaire (!!) et l’article répond à quelques questions, affirmations que mon esprit s’était imposé. Hâte de lire une suite.
@Éli. Cherie -> Je suis content que nous pensions la même chose, je me sens moins seul! :)
@Barbie turique -> J’imagine bien qu’avec une telle allure, dans ce milieu, vous deviez susciter tous les regards et j’applaudis votre audace sachant que la plupart des gens auraient adopté l’uniforme de la fac!
@Cheap week -> Beaucoup de personnes – et pas seulement des femmes – s’habillent à travers le regard des autres et c’est vraiment dommage de se refuser des choses qui nous plaisent sous prétexte qu’elles seraient incomprises.
J’aime beaucoup le fait d’avoir pu être utile et que cet article ait pu répondre à quelques-unes de vos questions :)
Une pensée ce matin en étant allée à mon cours d’anglais sur 12 cm alors que j’avais prévu de le faire dans mes Repetto…
La pression sociale ne nous aura pas !
Bon week-end
Et vous avez très bien fait!
Résistons! Ils ne nous auront jamais! ;)
Excellent week-end également!
Excellent décryptage ! c’est dur d’être une Louboutainisée dans une environnement stylistiquement hostile, de cagoles quoi !
Ps : tes flux rss ne fonctionnent pas l’ami !
Je suis fan de ton dessin, j’ai adoré cette robe au défilé Gucci!
@M1 -> Très souvent, je me dis que le monde serait meilleur si les gens possédaient une plus grande ouverture d’esprit!
Sinon, concernant les flux, je vais mener l’enquête! :)
@Elise -> Contrairement à tous ceux qui déclarent que la dernière collection de CÉLINE est parfaite/orgasmique, moi, je trouve que celle proposée par Frida Giannini chez Gucci est une de mes préférées du PÀP 2011! :)
Je suis décidément tellement en phase avec les dires de ce blog!
I’m lovin it! (comme dirait le clown)
Le « Sauve qui peut! Les femmes et les tétons d’abord! » est particulièrement savoureux! ;)
Il me fait rire aussi à chaque fois, j’ignore comment m’est venue l’idée puisque j’écris spontanément toujours est-il que je suis content de l’avoir eue.
(TRÈS content que le blog te plaise! ;)