« …Shuuuuuuuuuuuuut… » (assister à un défilé de Karl Lagerfeld: épisode 2 – archive)
La pluie s’abat avec de plus en plus de violence sur le Jardin des Tuileries et ce qui n’était, au départ, qu’une légère bruine rafraîchissante – de celles que l’on aime sentir sur soi en pareilles circonstances, histoire de prendre conscience de la réalité des évènements – se mue à une vitesse alarmante en un véritable déluge digne de l’Arche de Noé. Oui, à la différence près qu’ici, il n’est pas question d’assurer la pérennité des espèces humaines, juste de s’assurer de celle de son brushing et c’est déjà un exploit en soi; ainsi, les moyens de protection capillaires les plus impromptus fusent et ornent, en l’espace de quelques secondes, les colorations à plusieurs milliers d’euros de l’assemblée.
Personnellement, arborant un couvre-chef hivernal, je ne me sens pas concerné – tout au moins, détonnant, dans ce cadre monochrome, en pull lilas sur chemise blanche à pois microscopiques, avec la tenue que j’ai dû improviser la veille lorsque j’ai découvert avec effroi que je n’avais pas placé les choses correctes dans ma valise – par ce problème climatique et m’avance enfin vers la tente, grossissant au fur et à mesure de mes pas, théâtre du show imminent … Autour de moi, quelques infos filtrent quant aux créations proposées. En effet, quelques couturières de l’atelier Lagerfeld se pressent à l’entrée et échangent potins en tout genre.
Laissant traîner une oreille distraite, je les surprends à évoquer le coût faramineux de broderies omniprésentes dans la collection ainsi que la panique latente qui a régné hier, lors de l’inspection rigoureuse et militaire de Karl dans les ateliers de confection, les petites mains – ôh combien nécessaires et talentueuses – priant diverses divinités afin que le créateur allemand n’impose la réalisation de nouveaux modèles pour le lendemain. Apparemment, leurs prières ont été entendues et ces dames se sont réjouies de l’arrivée de Son Excellence dans les temps fixés – soit, à peine 30 minutes de retard- ainsi que de la validation de leur travail.
L’employée du mois
- Crystal flower earrings/CHLOÉ (536€)
- Goat hair collar/MIU MIU (200€)
- Tweed short-sleeved jacket/MICHAEL KORS (907€)
- Cotton-blend wrap shirt/DONNA KARAN (577€)
- Three-buckle leather belt/ PHI (726€)
- Tweed pencil skirt/MICHAEL KORS (517€)
- Pigalle 12 cm patent pumps/CHRISTIAN LOUBOUTIN
Loewe SS 2009 rtw + Steven Klein = orgasme visuel!
Fond d’écran qui fait sembler les vacances estivales plus proches (à utiliser en hiver pour un regain de moral pratiquement instantané !)
La citation du jour: Anna Wintour
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– « Beaucoup de gens disent que vous êtes une Femme de Glace… »
– « Eh bien, cette semaine, il a fait vraiment très froid, c’est tout ce que je peux dire. »
« Personne ne rentre pour le moment! » (assister à un défilé de Karl Lagerfeld: épisode 1 – archive)
Paris, le dimanche 08 mars 2009, un ciel pluvieux, l’Espace Ephémère Tuileries, 10 heures, le défilé KARL LAGERFELD n’a toujours pas débuté et l’entrée, précieusement gardée – à l’instar des forteresses médiévales – par toute une clique de vigiles stylisés ainsi que par des membres de l’équipe de presse, … reste toujours inaccessible.
Derrière cette barrière humaine, nettement plus dissuasive que les séparations – quelques peu hiérarchiques et étiquetées – du même nom, des arbres imposants de nudité définissent le long d’une large allée de terre, un espace de transition avant la tente proprement dite.
Devant l’entrée une élégante longue liane frangée juchée sur des sandales à talons de 12 cm minimum, membre manifeste de l’équipe « presse », fume cigarette sur cigarette en écoutant attentivement les directives qui crépitent à travers le haut parleur de ce qui semble être un talkie-walkie.
Depuis une petite vingtaine de minutes, je savoure avec délectation l’instant présent et me complais dans l’observation admirative de cet univers particulier, finalement assez proche de celui d’un cirque itinérant, que constituent les défilés de mode ainsi que les singulières créatures qui le peuplent. C’est vrai quoi, tant qu’à devoir attendre, autant en profiter pour jeter un coup d’œil autour de soi non… ?