Je ne travaille pas du chapeau, j’en porte!
* Être coiffé(e) d’une création de – la très talentueuse – Laetitia Crahay pour la Maison Michel, c’est la cerise sur le CHAPEAU!
Très cordialement,
Monsieur de Vos (qui aurait aimé voir moins de Philip Treacy et plus de Maison Michel et/ou de Mouton Collet à ce mariage BEAUCOUP TROP médiatisé!)
Maquiller la vérité ou pourquoi les femmes sont toujours plus belles lorsqu’elles sont (bien) maquillées
Des fois, je me dis que les trajets en train, il n’y a que ça de vrai.
Même que si j’avais dû participer à Sweet Sixteen, j’aurais probablement troqué la décapotable « plus technologique tu meurs » – celle dans laquelle on pourrait pratiquement envoyer un satellite dans l’espace intersidéral en pressant un bouton situé sur le volant (gainé de cuir perforé) du bolide – contre mon propre train – notez que, tant qu’à faire, j’aurais aussi demandé un Hummer pour me rendre à la gare la plus proche (= à 25 bonnes minutes à pattes) de ma campagne verdoyante.
Oui parce que, parfois, je dois bien reconnaître que les conversations y sont particulièrement intéressantes à écouter.
Tenez, pas plus tard qu’il y a deux semaines, alors que j’errais, clope au bec et Red Bull à la main, sur le quai bondé du train à destination de Bruxelles, tentant – vainement – de tweeter la description de certains autochtones représentatifs de ce qui se fait de pire ici (vous voyez Snooki, dans Jersey Shore? Imaginez une armada de ses clones, la choucroute sur la tête en moins), j’ai eu l’immense chance – à défaut de celle qui m’aurait octroyé un train PONCTUEL – de surprendre la conversation de deux jeunes femmes, manifestement lésées lorsque la Fée Mode s’est penchée sur le berceau des enfants issus de leur génération…
Bref résumé de ce qu’elles se disaient, ouvrez les guillemets, c’est parti mon kiki!:
- Non mais tu as entendu le dernier titre de J.Lo? Trop dément, non?
- J’ai trop kiffé, je ne te raconte que ça! Ce morceau, c’est de la bombe!
- Elle est trop mortelle aussi, elle, physiquement, je veux dire!
- Ouais mais carrément! Au moins elle, elle est simple tu vois, elle n’a pas une couche de maquillage XXL! Bonjour les pots de peinture vivants! LOL
- C’est sûr, le naturel, il n’y a que ça de vrai. Beyoncé, la copine de Jay-Z, c’est pareil! Pas plus tard qu’hier, j’en discutais avec ma mère et elle aussi disait qu’il n’y a rien de plus beau qu’une femme au naturel!
- Porter du maquillage, c’est un manque de sincérité, non? Tu roules ton monde à faire croire que tu es belle alors qu’en fait, NON!
… Ouais… (Ne PAS intervenir, SURTOUT ne PAS intervenir… CONCENTRATION, INSPIRATION, EXPIRATION, je PEUX le faire!)
Je vous avais prévenu, cela vole haut et je me dis que les casteurs d’une émission de téléréalité s’en seraient donnés à cœur joie s’ils avaient été dans les parages, à ce moment-là…
Mais revenons-en à la thématique qui leur hérissait les moustaches et les sourcils touffus: le maquillage.
Alors, arnaque féminine universelle pour choper du jeune brebiou ou moyen intelligent de faire ressortir ce qu’il y a de mieux dans son visage délicat – et de camoufler ce qui foire (tant qu’à faire)?
Ici, sur ce blog, vous n’êtes pas sans savoir que l’auteur voue un culte intransigeant à la féminité dans toute sa splendeur – et ses artifices (Avoir l’air élégamment irréel dans la réalité, c’est quand même très chic, non?) – et – c’était à prévoir – a dû réprimer une forte envie d’intervenir dans la conversation, tant tout ce qui y était dit allait à l’encontre de ses propres convictions (« Par sainte Estée Lauder, vade retro, satanas! »)…
Analysons la problématique sous différents aspects:
Fais comme ANNA!: la SAGA qui t’explique ce qu’est une bonne RÉDACTRIX (Première partie)
Alors qu’un nouveau mois de la mode s’est achevé très récemment à Paris, jonchant le sol de bon nombre de scandales dont vous avez probablement tous entendu parler (l’affaire Galliano, l’internement de Christophe Decarnin, l’arrêt de D&G, la consécration de la toute puissance du groupe LVMH) et sur lesquels il n’est plus nécessaire de revenir, l’article du jour abordera celles qui, hier encore inconnues au bataillon, sont devenues depuis peu les coqueluches des médias, les rock stars sur talons vertigineux de la mode, les déesses stylistiques de millions de fans en quête de vénération mystique et les starlettes aux mensurations – très souvent – XXS adulées par la blogosphère mondiale: les rédactrices en chef mode.
Oui car s’il est indéniable que les créateurs – et leurs créations – trustent toujours le sommet du baromètre d’intérêt de ces fashion weeks, semaines harassantes de par leur intensité et par leur frénésie, on ne peut nier que l’intérêt du public lambda se concentre également sur les Anna³, Emmanuelle, Carine, Franca, Giovanna, Kate and Co. qui, dès qu’elles foulent le premier caillou du jardin des Tuileries, sont assaillies par les internationaux – et de plus en plus nombreux – photographes de street style.
Sauf que voilà, à force de les voir parader ici et là et de nous faire le coup de la danse des sept tenues par jour, enchaînant les micro interviews pré et post défilé, copines comme cochonnes avec les fashion designers, j’en suis venu à me demander ce qui distinguait une rédactrice en chef lambda, un peu comme ce qui se fait en Belgique, d’une Anna Wintour, prêtresse incontestée de cet univers impitoyable et machine de guerre infaillible aux remarques toujours aussi pertinentes que son style.
Si vous aussi, internautes, vous souhaitez un jour prendre les commandes de l’un ou l’autre vaisseau VOGUE, GRAZIA ou ELLE, il vous est vivement recommandé de lire l’enquête de la rédaction, en 4 points-clés, pour vous en sortir aussi bien qu’Anna, LA référence absolue:
1) Comme Anna, un style emblématique tu afficheras:
Si l’adage populaire veut que l’habit ne fasse pas le moine, quand on dirige un magazine de mode, le minimum syndical pour toute bonne rédactrix (= le nom de code pour une rédactrice de mode, en chef ou simple aspirante, dominant le milieu à juste titre) est tout de même d’afficher un look en adéquation avec la profession, histoire qu’en regardant vos photos, les modasses – mâles et femelles – de la planète n’aient pas l’impression que, dans vos habits de Dame Ginette, vous venez de braquer la poubelle du coin ou que, dans le meilleur des cas, votre tailleur pantalon, vos cernes et vous-mêmes, vous rendiez à un entretien d’embauche comme cadre dans une banque suisse.
Ne perdez jamais de vue que vous êtes le visage de votre magazine et qu’une dégaine tout juste satisfaisante ne suffit pas!
Du coup, deux écoles d’Anna diamétralement opposées vous ouvrent leurs portes aux moulures en or:
a) Celle d’Anna Dello Russo, toute en excès, en too much assumé, bling-bling clinquant sur peau de serpent, truc en plumes sur poids plume, micro jupe sur maxi talons + chapeau melon, celle qui vous transformera en la Lady Gaga des semaines de la mode et vous permettra d’amadouer n’importe quel blogueur de street style et de le séquestrer dans votre suite au Ritz pour lui montrer combien votre collection de fringues est trop démente et trop importante vu que vous avez carrément dû acquérir un appart’ pour stocker tout ça!
- Avantages: exposition médiatique importante, intérêt du spectateur – pour le meilleur et (surtout) pour le pire! -, dédramatisation du ridicule et de la vulgarité, …
- Inconvénients: avoir l’air constamment déguisé, ressembler à un portemanteau de toutes les tendances du moment, difficultés à innover, budget dressing XXL, planification systématiquement militaire de chaque sortie publique, difficultés à être pris au sérieux affublé de la dégaine de Tavi, faire peur aux hommes, …
La citation du jour: Franca Sozzani
Pour le coup, très honnêtement, en plus de souligner sa franchise, je ne peux qu’être entièrement d’accord avec les propos tenus par Franca qui a su viser en plein dans le mille!
Notez bien que je suis moi-même blogueur et pourtant, là où bon nombre de personnes se lancent dans l’aventure bloguesque pour des raisons de plus en plus douteuses (pseudo célébrité, cadeaux, invitations, …), je ne comprends toujours pas, à l’heure actuelle, comment certain(e)s sont parvenu(e)s à acquérir une notoriété internationale alors que leur unique talent est de se (faire) prendre en photo, d’énumérer ce qui est porté (bien souvent, des articles offerts par de généreux sponsors – mais motus hein, parce que ça fait toujours mauvais genre de le préciser) et de meubler – par, au choix: des photos d’ambiance, des concours, … – sans jamais prendre position sur quoi que ce soit – histoire de ne pas être black listé par une marque, par un magazine, …
Fort heureusement, le niveau de la blogosphère est dignement relevé par la qualité des photographies prises par les célèbres Yvan Rodic ou Tommy Ton, par les opinions argumentées de Géraldine Dormoy ainsi que par la liberté de ton – désormais perdue – et les toujours très plaisantes illustrations de Garance Doré.
En ce qui concerne les blogueuses mode, les pures, les dures – et les corrompues? –, j’y reviendrai dans un prochain article…
Évidemment, il ne faut pas généraliser, les gens passionnés par la mode existent toujours et les blogs possèdent l’avantage indéniable de permettre à leur auteur de trouver un lectorat qui s’intéresse à ce qui y est publié.
Enfin, personnellement, j’en suis arrivé à la conclusion qu’un blog devrait être une sorte de miroir, tourné dans un premier temps vers son auteur et sa propre expérience puis vers ses lecteurs afin de leur apporter quelque chose, de susciter la réflexion, le questionnement, l’envie de réagir, de s’exprimer, … Un blog de qualité ne devrait pas laisser insensible et proposer un angle d’analyse frais, novateur et décalé! On ne devrait pas être connu pour qui l’on est ou pour ce que l’on porte mais pour ce que l’on produit, qu’il s’agisse d’écrits, d’illustrations, de photographies, …! Maintenant, j’ignore royalement si je parviens à répondre à mes propres critères qualitatifs et n’ose même pas songer à l’opinion que se feraient les professionnels de la mode s’ils venaient à tomber ici même, toujours est-il que je trouve qu’on ne devrait pas porter aux nues tous les blogs dits influents car la quantité de lecteurs ne riment pas toujours avec la qualité de ce qui est proposé…
Très cordialement,
Monsieur de Vos (un blogueur en pleine crise existentielle/professionnelle, incapable de s’insérer dans une case et intéressé de connaître votre avis sur cette problématique)
P.S.: Afin d’éviter des débordements comme ceux de l’article sur les mannequins potelés, je tiens à préciser que je n’ai rien contre les blogueuses mode et que je ne suis en aucun cas jaloux de la réussite de certain(e)s!
J’voudrais bien mais j’peux point…: les fashion blocages qui nous font débloquer (version masculine)
Si je vous dis: teddy en fourrure, chemise noire, short évasé, ceinture à breloques, lunettes optiques à monture 4XL, casquette conceptuelle à oreilles animalières intégrées et enfin, cuissardes hybrides entre une paire de sneakers lacées et des compensées à semelles blanches, vous vous dites probablement que j’énumère les articles composant un déguisement carnavalesque quelque peu douteux? D’un goût d’autant plus discutable si je mentionne le choix potentiel de short imprimé – dans sa totalité – de rottweilers enragés, à l’allure menaçante ainsi qu’aux crocs finement limés et largement visibles.
Sauf qu’en fait, il n’est en aucun cas question de travestissement festif mais plutôt de la description d’une des silhouettes au caractère très fort, présentées par Riccardo Tisci pour Givenchy, dans le cadre de la semaine de la mode masculine – pour l’hiver 2011-2012 – qui s’est déroulée en janvier 2011, à Paris.
Si voir débouler toutes sortes de créations extravagantes, loufoques – voire carrément ridicules – sur à peu près tous les indénombrables podiums qui peuplent la planète, ne semble plus choquer qui que ce soit, la transposition de pareilles dégaines dans la vie de tous les jours me rend légèrement plus sceptique quant à leur perception.
Déjà risqué lorsqu’on est une femme, ce transfert entre le podium et la réalité est d’autant plus téméraire lorsqu’on appartient à la gente masculine, là, où l’évolution se fait selon certains codes, où on bascule très rapidement dans le grotesque et où les esprits sont parfois encore plus intransigeants.
Une réflexion en entraînant une autre, c’est donc tout naturellement que j’en suis arrivé à me questionner par rapport à ces choses des collections masculines printemps été 2011 que je trouve intéressantes et qui me plaisent chez les autres mais pour lesquelles j’ai énormément de mal à franchir le pas:
1) Le pantalon en cuir: S’agissant d’une des pièces phares de la saison, en évaluant son intemporalité et en considérant le rockeur qui sommeille en vous, vous vous êtes laissé séduire et avez claqué un mois de salaire moyen pour acquérir le superbe modèle Burberry Prorsum qui vous fait de l’œil depuis que vous l’avez vu sur le podium. Sauf que voilà, dans « printemps-été 2011« , il y a le mot « été » et du coup, ce n’est plus avec un pantalon que vous arpentez les rues de votre patelin mais plutôt équipé d’un sauna portatif. Résultat, vous êtes en nage sous votre pantalon, avez l’impression qu’on cuit un barbecue avec votre service trois pièces et souffrez en silence. Cela aurait pu s’arrêter là mais étant victime du traumatisme ROSS-ien causé par une surconsommation de la série Friends, vous n’osez pas aller aux toilettes, flanqué de ce biker pants maléfique. Problématique qui tombe plutôt mal parce qu’avec le litre de Dom Pérignon que vous vous êtes enfilé en galante compagnie, ce n’est pas l’envie qui vous manque! Fin de journée, exténué, les pattes humides – mais amincies? – vous jurez qu’on ne vous y reprendra plus et laissez ce genre de pantalon à Peter Marino, aux motards ou à vos potes branchés S.M. JAMAIS PLUS!
2) La couleur à outrance: Parce que vous en aviez assez que l’on vous demande si vous aviez viré gothique ou si vous faisiez le deuil de l’être aimé, vous avez profité du défilé de Jil Sanders pour sauter en plein dans la tendance du coloré saturé. On vous avait dit que la vie était plus belle en couleurs mais c’était sans compter la vision terrifiante de votre reflet dans la vitrine de la boutique Chanel du coin: vous ressemblez à un clown dont le styliste serait le fils spirituel de Mika/Perez Hilton/Sliimy. Passé les portes de la célèbre maison parisienne au double « C » entrelacé, vous vous êtes senti totalement hors du coup – voire comme un des personnages de Barbapapa – dans cet univers dominé avec fougue et élégance par le noir et le blanc. Notez bien que l’apothéose de votre journée aura été de croiser successivement Ronald Mc Donald, la totalité des Teletubbies mais aussi de vous vautrer sur la carpette aux couleurs de l’arc-en-ciel d’un bar gay-friendly ET de vous rendre compte que vous étiez dans les trois cas, assorti au décor! JAMAIS PLUS!
3) Les sandales: Passé le traumatisme – après 15 ans de thérapie – des grands-pères croisés ici et là, au cours de la saison estivale, et de leur combinaison stylistique préférée: tee-shirt, short, sandales, chaussettes, vous avez décidé de tenter le coup avec une des créations proposées par Lucas Ossendrijver et par Albert Elbaz chez Lanvin. Tout aurait pu se passer à merveille si votre job consistait à servir des tequilas à une meute de jeunes en rut, lors du Spring Break de Cancún, sauf que voilà, vous êtes responsable de direction et depuis que vous portez ces choses aux pieds, même vos stagiaires ne se planquent plus pour se moquer de votre dégaine « à la Carlos« . D’ailleurs, vous vous dites que vous avez touché le fond et qu’on ne vous y reprendra plus, le jour où vous êtes parti festoyer dans un bar pour célébrer l’augmentation du chiffre d’affaire sous votre régime dictatorial; 10 « Sex on the Beach » plus tard, un des internes moqueurs jette en toute hâte sa main devant sa bouche, vous regarde avec effroi et tente de filer aux toilettes en réprimant ce qui sortira avant qu’il n’y parvienne. Ce soir-là, votre savon y est passé tout entier, vos sandales exhalent toujours des relents de l’odeur putride de son déjeuner et vous êtes reparti en thérapie. JAMAIS PLUS!