Que ta mode soit faite sur la terre comme au ciel…
Dans le précédent article qui décryptait l‘allure générale de la plupart des jeunes femmes de nos contrées reculées de Belgique, je vous avais laissés flanqué d’un troupeau féminin en bottes plates – et pointues! – blanches, à la coupe « carré plongeant » couleur charbon, aux leggings finition dentelle longueur mi-mollets et au décolleté savamment planqué par une habile – mais pas très flatteuse – superposition de couches digne des matriochkas les plus complexes.
Le portrait peu glorieux de ces autochtones aurait pu s’arrêter là et nous permettre de reprendre notre souffle sauf qu’en parcourant la ville la plus proche de ma – pas si – tendre campagne belge, de long en large – voire même en diagonale – (ce qui ne révèle pas d’un exploit physique particulier sachant que la ville en question pourrait se résumer à deux places et 5 artères commerciales tout au plus – je le précise, des fois que vous ne penseriez que j’ai trottiné sur l’équivalent de la distance du Marathon de New York!) d’autres aspects ont également attiré mon attention et c’est donc, tout naturellement, je m’en vais reprendre les choses et l’énumération, là, où nous les avions laissées…
4) Le cas des accessoires:
a) les bijoux: j’ignore s’il y a des réductions dans les supermarchés ou si on dispose des bacs de liquidation un peu partout dès que j’ai le dos tourné, toujours est-il que les breloques diverses occupent une place prépondérante dans la tenue d’apparat de la gente féminine issue de nos régions. Au menu de ce délice visuel: quadruple sautoirs de 10 kg, boucles d’oreilles régulièrement minimalistes, bracelets par barquette de 20, … Pas étonnant, dès lors, que vous et vos uniques pendantes Isabel Marant à plumes fuchsia ne soyez la risée du quartier à grands renforts de « La mode cheyenne fait un come-back?« . VDM
b) les sacs: là où toutes vos homologues s’approvisionnent en cabas – taille mammouth et souplesse « Nadia Comaneci »– chez H&M ou dans l’une des autres enseignes qui vous proposent des gammes de prix n’excédant pas les 100 €, vous, en fine femme d’affaires dont la réputation n’est plus à faire, avez préféré investir dans un modèle de chez Chanel qui est, certes, plus onéreux (surtout maintenant qu’ils ont, une nouvelle fois, augmenté leurs prix de 30%) mais qui vous suivra toute votre vie (d’ailleurs, peut-on jamais se lasser de Chanel?). À l’instar de vos Louboutin, c’était sans compter l’incompréhension populaire d’un tel choix, chacun y allant gaiement de son petit commentaire incisif dont l’échelle d’acidité – et de grossièreté! – va du « Cela fait grand-mère! » à « 2000 combien????!!!! Mais tu es FOLLE! Je vais te faire enfermer – le 112, c’est pour une urgence! Tu sais que ce n’est pas ce que je gagne en un mois!!! Il est en or à ce prix-là? » (m’en fous, je fais ce que je veux de mon fric! Non mais de quoi je me mêle?) VDM
c) les ceintures: qu’on se le dise, ici, la large ceinture taille basse a pratiquement fait autant de ravages psychologiques que le Tsunami en Thaïlande. Tous les trois mètres, pour le plus grand bonheur de vos yeux de modeuse aguerrie, vous avez tout le loisir d’admirer différents modèles de ce tour de taille particulièrement hideux: tantôt clouté, tantôt à boucle de cow-boy mais toujours ample, large et porté bas sur les hanches, histoire – sans doute – de rendre hommage à Passe-Partout ou à Joséphine l’ange déchu (si ce n’est pas ça, il faudra que l’on m’explique l’intérêt de raccourcir ses jambes et de mettre l’accent sur son ventre ventripotent?). Vous prenez conscience du décalage qu’il y a entre ces femmes et vous lorsqu’au détour d’une vitrine, vous apercevez votre reflet: trench Burberry hautement ceinturé d’une ceinture à la longueur XXL qui vous permet de boucler la boucle avec un surplus particulièrement et élégamment en vogue, bottines de 12 à bout ouvert sur jambes nues. Les passants vous prennent pour une bigote chaste et ringarde et vous, vous vous dites que ce sont tous des cons! VDM
d) les lunettes: MOUCHE et PAPILLON sont des termes qui vous déclenchent des orgasmes multiples lorsqu’il s’agit de lunettes de soleil, qu’on vous y compare – vous et vos dernières Prada – aurait plutôt tendance à vous rendre frigide! VDM
Et vous Miss Belgique, de quoi rêvez-vous? D’un monde en… heuuu… à la MODE!
On se fait bien pigeonner!
C’est la réflexion qui m’est venue à l’esprit en parcourant de long en large un des – trop – nombreux magazines de mode qui commencent à envahir littéralement mon espace de travail et qui ne me permettent plus que de visualiser les choses que sur ¾ de l’écran de mon iMac – quant à lui, tristement, de moins en moins neuf.
Dans un monde idéal, la terre ressemblerait à un épisode de Sex & the City: les gens seraient beaux, stylés, leur vie serait trépidante et leur portefeuille bien garni. Dans cet univers d’amour, de gloire et de beauté, personne ne se soucierait du qu’en dira-t-on et du coup, les femmes fortes, libres et – rigoureusement – désinvoltes y iraient de leurs petites extravagances personnelles, tantôt en laissant entrevoir un soutien-gorge, tantôt en suggérant la naissance du porte-jarretelles – comme y incitait vivement la mode de l’été 2010 – et les hommes déambuleraient en bottines, perfecto clouté sur le dos, les cheveux – mi-longs – au vent.
Sauf que voilà, n’est pas Carrie Bradshaw qui veut (NON, mixer ce short hawaïen et cette chemise en vichy ne vous rendra jamais justice, talons de 14 ou pas, n’insistez pas!) et surtout OÙ veut!
J’ignore si, comme moi, vous évoluez également en plein cœur d’un environnement stylistiquement hostile – mais toujours très verdoyant! -, là où les mots résonnent comme des bombes en plein Afghanistan, là où les clichés règnent en maîtres et là où la plupart des gens sont tout bonnement terrorisés à l’idée de faire tâche dans le paysage monostyle, toujours est-il qu’il faut bien reconnaître que pour assumer une dégaine quelque peu atypique passées les capitales de la mode, il vous faut une bonne dose de maîtrise de vous et surtout, de la PERSONNALITÉ!
Il vous manque l’une ou l’autre des deux dernières choses mentionnées? Fuyez à toutes Louboutin en direction de la mégalopole la plus proche, construisez un rempart, des douves – un pont-levis pourrait ajouter une touche « élégante » – et restez-y sous peine de:
a) Sombrer dans l’effet de masse: tee-shirts outrancièrement publicitaires, imitations cheap (tel est mon ghetto!) – avouez que ce serait dommage!;
b) Vous faire systématiquement lyncher passée la porte de votre domicile par des gens qui s’y connaissent autant en style que Lady Gaga en élégance!
Parce que OUI, cessons de croire au Père Noël, aux souris fétichistes des dents pourries, au monde féerique des Bisounours en surpoids et prenons conscience, à travers les 5 points sous mentionnés relatifs à la gente féminine, de l’inculture populaire et de ses conséquences sur l’allure des autochtones environnants…
La citation du jour: Marc Jacobs
* « OK, récemment, j’ai regardé tous les épisodes de la première saison de Jersey Shore. Je ne sais pas si c’était bien et n’ai certainement rien appris, mais c’était définitivement hypnotique et cela a offert des vacances à mon cerveau. (c’est) Comme en musique, je sais que tout le monde m’associe avec du rock nerveux, mais il y a des fois où je veux juste entendre Britney chanter ‘Womanizer, Womanizer…’ encore et encore. Je sais, je sais, c’est Britney! Mais je vous l’ai dit. J’aime l’imperfection »
J’en suis à 2 mois…
Lecteurs, Lectrices
Même si je ne tiens pas à sombrer dans une forme d’effusion particulièrement impudique, il faut bien reconnaître que les anniversaires sont des moments propices au bilan et qu’après tout, cela me fait plaisir de constater, après 2 mois d’existence – et quelque 49 articles triomphalement placardés sur 10 pages – que:
1) Vous n’êtes pas découragés par la longueur affligeante des articles et avez bien compris qu’ici, bien qu’on ait pas mal de choses à dire, on en a encore plus à écrire, du coup, l’article le plus insignifiant se transforme fréquemment en concurrent direct des évangiles de la Bible! Chez Monsieur de Vos, on aime écrire, lire et être lu;
2) Vous osez davantage réagir à ce qui vous plaît et à certaines prises d’opinion plus délicates et c’est tant mieux: il y en a marre des sites d’autocongratulation où tout le monde pense la même chose, se pâme d’admiration devant le même sarouel à sequins, où personne n’ose dire réellement ce qu’il pense … Ici, on aime assez l’idée d’un lectorat engagé, varié, courtois, constructif, instruit et réactif. Des lecteurs (trices) qui ne penseront pas spécialement la même chose que l’auteur mais qui parviendront à lui faire envisager les choses sous de nouvelles perspectives – sauf pour Chanel/Karl/Louboutin et Burberry Prorsum parce qu’au stade où Monsieur de Vos se trouve, cela vire au fanatisme (ce qui ne l’empêche pas d’être OBJECTIF et de ne pas encenser des trucs immondes – comme les sabots ou les mocassins pour femmes – juste parce que c’est du « Machintrucmuche« )
3) Vous semblez apprécier les illustrations de la rédaction, en regard des très charmantes paroles lues ici, dites ailleurs, ou encore, entendues de vives voix et cela fait d’autant plus plaisir que l’auteur n’a jamais vraiment suivi de cours pour dessiner comme ça… – d’ailleurs, il n’avait jamais dessiné aux marqueurs layout avant de décider de lancer son propre blog;
4) Vous ne semblez pas vous inquiéter au sujet des mises à jour aléatoires – quoiqu’en théorie, tous les deux ou trois jours… – parce que vous savez pertinemment bien qu’ici, le Temps est – très – loin d’être un allié et qu’il devrait être primordial pour chaque blog de privilégier un minimum de qualité à un flux incessant d’informations – des fois, j’envie le talent qu’ont certain(e)s à pouvoir faire les deux!
Pour toutes ces raisons, j’en profite – toujours depuis une campagne belge verdoyante et chatoyante – pour vous remercier pour vos – de plus en plus – nombreuses visites…
Très cordialement,
Monsieur de Vos
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Légende: SUBLIME robe à sequins et cape assortie (ceux qui me suivent sur Facebook savent à quel point j’aime cette marque et cette silhouette!): THE BLONDS (spring 2011 RTW)/ »Pigalili » black pumps: CHRISTIAN LOUBOUTIN (2600€)
L’Homme Damir Doma: Modèle été 2011
- L’Homme Damir Doma, édition limitée été 2011 est un nomade du désert, du coup, question cheveux, on va au plus pratique sous 40°c à l’ombre et on coupe court – voire boule à zéro (tellement plus écologique que la clim’), on gomine vers l’arrière (pour éviter les perles de sueur dans les yeux) ou alors, cas exceptionnel, on conserve de la longueur mais on la lisse régulièrement! Cette témérité capillaire appelle forcément un effort physique supplémentaire puisqu’il faut donc embarquer dans son sac son sèche-cheveux, sa grosse brosse ronde et son lisseur BabyLiss;
- Là où l’Homme Damir Doma rejoint Don Camillo, le boucher du coin, les chirurgiens et la serveuse de la cantine, c’est qu’il est également un fan inconditionnel des cache-misère. Oui parce que, pleinement conscient des effets néfastes du soleil sur la peau de son crâne – et surtout pour ne pas imaginer des oasis de Loukoums tous les 3 mètres – l’Homme Damir Doma ne se déplace jamais sur son chameau sans son chapeau!;
- S’il ne compte plus les kilomètres de zones arides qu’il parcourt avec ses compagnons de route, cela n’empêche pas l’Homme Damir Doma de soigner son look: veste à unique bouton, chemise sans col, pantalon uni, l’Homme Damir Doma roule sa bosse avec style sur son dromadaire – oui, l’Homme Damir Doma ménage ses montures et alterne les bosses!;
- L’Homme Damir Doma connaît le désert comme la poche de ses pantalons XXL, par conséquent, dès qu’une tempête de sable pointe le bout de son grain, rouf, il s’enroule façon « Babar le roi des éléphants » dans la carpette frangée qu’il a négociée avec son pote Momo à quelques pattes de chameaux de là. D’ailleurs, certain du sex-appeal de son tapis à franges, l’Homme Damir Doma n’hésite pas à s’en ceinturer la taille ou à le jeter négligemment sur ses épaules viriles, histoire d’en mettre plein la vue à la princesse Jasmine;
- Parce qu’il a le sens de l’hospitalité, l’Homme Damir Doma choisit systématiquement ses vêtements 6 tailles au-dessus. Ainsi, à la nuit tombée, il s’empresse d’y inviter ses hôtes, métamorphosant aléatoirement son gilet fluide ou son bermuda ample en tente 10 places pour festoyer avec ses potos et fumer quelques taffes de chicha;