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1.1.11: (ré)solutions

Fidèles lecteurs, amis, parents, condisciples, veaux, vaches, cochons, gnous, prenez bien note que je serai indisponible les 26 janvier, 16 mars, 5 avril, 18 juin, 29 septembre de l’année 2011 que nous venons d’entamer – dans des états hautement festifs et éthyliquement chargés pour certains.

Oui, apparemment, d’après le Grazia du 24 décembre 2010 au 06 janvier 2011, ce sera à ces dates clés que ma vie changera du tout au tout!

Ils sont trop forts, je vous l’accorde, donner pile les dates exactes, il fallait le faire… Sauf qu’ils auraient pu en dire plus parce qu’après avoir traqué le moindre indice, je n’arrive toujours pas à savoir si c’est Karl qui va m’engager chez Chanel, Christian Louboutin qui va me proposer une collaborationvoire nommer une paire de baskets à mon nomou s’ils font référence au jour où Christopher Bailey me demandera d’être sa muse et de porter toutes les créations Burberry Prorsum que je lui aurais inspirées, dans ma grande bonté altruiste légendaire…

Notez bien qu’en tant que muse pro, moi au moins, je lui épargnerais la honte titanesque occasionnée par une chanson qui, de par sa médiocrité, incite au suicide, n’est-ce pas Baptiste? Une place pour chaque chose et chaque Ken/homme-objet à sa place, non? Sois lisse et tais-toi!

Bref, tout cela est bien joli mais ce n’est pas à coups de:

  • « Place à l’aventure… » -> C’est parti mon kiki!
  • « Ambiance constructive et ambitieuse… » -> Chauffe ma chaise Anna, j’arrive!
  • « … vous pourrez compter sur votre bonne étoile… » -> Et sur les 5 du Crillon, il n’y a pas moyen?
  • « … une grosse bouffée d’air frais et d’optimisme va dépoussiérer vos habitudes et stimuler votre créativité. » -> Qu’il soit prestement indiqué sur ma carte d’identité qu’à partir de maintenant, je me nomme Monsieur Content de la Créativité Stimulée!
  • « …l’imprévu et les changements seront dans l’air du temps. » -> Cet imprévu, ce ne serait pas mieux si on le planifiait, pour changer?
  • « Imposez votre style: c’est le moment ou jamais de vous démarquer. » -> Quoi? Être l’OVNI de la blogosphère belge, ça ne suffit pas dans le genre démarcation? (Puis, pour imposer mon style, faut déjà que je le trouve, vous vous rappelez?)

que je vais savoir ce à quoi je devrais déjà à l’heure actuelle me préparer psychologiquement…

(Ne me remerciez pas, je vous épargne la tirade comme de quoi, l’année 2011 sera placée sous le signe du romantisme, de la relation qui va m’envoûter, puis m’embrouiller, blablabla, … celle au sujet de laquelle je vais devoir garder la tête froide… blablabla… attirances, coups de cœur, émois BRÛLANTS, engagement, profondeur des sentiments)

En attendant que le mystère soit levé – suspense insoutenable – et parce que je déteste les résolutions de début d’annéenon mais, franchement, vous parvenez à les tenir, vous? -,  je m’en vais vous proposer 6 éléments que je souhaiterais voir changer ici et là…:

1) Moins de fautes d’orthographe sur les blogs: Bien que nul ne soit à l’abri, je dois vous avouer que nous serions, mon ophtalmologue et moi-même, entièrement reconnaissants si une relecture systématique de certains articles était faite afin d’éviter les plus flagrantes erreurs… Oui, parce qu’elles brûlent nos yeux respectifs et que je suis à chaque fois obligé de réprimer l’envie de dégainer mon feutre rouge et de corriger l’écran XXL de l’iMac tous les 4 clics. Merci beaucoup petit Jésus.

2) Moins de Phoebe Philo, de Céline et de minimalisme: Je suis en pleine saturation et ne comprends toujours pas le tapage autour de ce phénomène. Si l’ensemble reste de bonne qualité et que la maroquinerie n’est pas mal quoique pas franchement exceptionnelle non plus (Rappelez-vous Mademoiselle Agnès qui n’arrivait pas à fermer son Classique juste avant que le sac ne se décompose et ne se vautre de tout son minimalisme – et de tous ses 1700 euros, pour le petit modèle – sur le sol… Bonjour l’investissement! – PREUVE en vidéo à 1:50) –, je ne comprends pas comment le fait de proposer les mêmes choses inintéressantes, saison après saison, a pris une telle ampleur. Bonjour, je m’appelle Phoebe, je dessine une jupe et un chemisier et tout le monde crie au génie. Qu’on se le dise, travailler la coupe en étant créatif, c’est possible –  Preen y arrive TRÈS bien – alors que quelqu’un se décide à le faire! Merci beaucoup petit Jésus.


Reprendre du poil de la bête: l’avis paradoxal de l’auteur sur la fourrure en 5 points

On les coiffe.

On les traque.

On les colore.

On les rase.

On les épile.

Les poils sont partout, c’est un fait.

Pourtant, étrangement, lorsqu’il s’agit de s’exprimer sur ceux des animaux et sur leur port récurrent dans le monde de la mode, personne n’ose s’exprimer.

Notez, qu’il faut dire aussi que sitôt que vous ne préféreriez pas être à poil(s) plutôt qu’en fourrure et que vous oseriez revendiquer préférer porter le Père Castor en moufles qu’écouter les histoires que ce vieux sénile a à nous racontermais siiiiii, souvenez-vous de ces récits qui vous ont fait croire, durant vos années de candeur enfantine, que l’Amour Éternel existe, que les gens sont bons, que les Bisounours vont repeupler le monde et que les farfadets et les lutins copinent avec les fées, elles-mêmes virevoltant sur les arcs-en-ciel! -, l’escadron des militants enragés s’abattrait sur vous en moins de temps qu’il n’en faut à Tavi pour enchaîner les tenues idiotes, tel un vautour sur une carcasse sanguinolente, avec une fougue hystérico-justicière à faire pâlir Zorro*, un renard manifestement imberbe.

Non, dire qu’on aime la fourrure, ce n’est pas politiquement correct.

C’est mal.

TRÈS mal!

Vous pouvez très bien tenir des propos incitant cordialement à la haine, battre votre femme et/ou vos enfants, négliger l’éducation de ces derniers, mais oser affirmer que vous vendriez votre âme pour cet amas touffu de carcasses hors-de-prix de chez Oscar de la Renta, c’est juste inadmissible! D’ailleurs, c’est bien simple, dites-le et vous verrez probablement débarquer Brigitte dans votre logis, flanquée d’une horde de vaillants disciples armés de peinture rouge, de farine et/ouôh, horreur/malheur!de tartes de tofu (vous n’avez qu’à demander à Anna les ravages irréversibles qu’a causé cette arme destructrice sur son maquillage et sa célébrissime coiffure-couronne!), prêts, entre deux cris et deux « Meurtrière« , à vous immoler, vous et vos bestioles, sur la place publique, au nom du Dieu Peta.

Honte à vous!

Tenez, vous-même et votre fourrure Fendi brûlerez dans les flammes sataniques de l’Enfer!

Sauf que voilà, dans l’optique du « Je dis ce que je pense et l’assume très bien« , Monsieur de Vos, végétarien aguerri et ami des animaux probablement plus que des humains (dont l’immense complexité des rapports m’étonnera toujours!) -, vous informe qu’il vient tout récemment de basculer du côté velu de la force et qu’il préférerait voir plus de gens en fourrure et moins de monde en Crocs, joggings, sacs bananes, casquettes avec ventilateur intégré ou autres abominations visuellesune véritable torture psychologique dont on ne sait pas si on doit rire, hurler ou pleurer!du même calibre que celui auquel il a déjà eu droit ici et là!

Que celui qui n’a jamais été en contradiction avec ses convictions me jette la première loutre, le premier vison ou le premier chinchilla!

Je nuancerais cependant mon changement de prise de position en évoquant 5 points qu’il me semble intéressant de mentionner avant que vous ne vous mettiez en quête de peinture rouge pour redécorer la porte de ma maison en braillant des cantiques, crucifix au cou, gousse d’ail dans une main et pinceau en poils SYNTHÉTIQUES dans l’autre

1) La fourrure, c’est beau: Ne nous mentons pas, tant qu’ils n’ornent pas le dos de votre mari, les poils sur les animaux, c’est tellement beau. C’est vrai quoi, on n’entendra jamais quelqu’un dire d’un renard qu’il a mauvaise fourrure ce matin, alors que ce fifrelin a certainement passé une nuit blanche à laper des litres d’eau de la rivière pour finir la soirée en grand débauché dans les pattes griffées de Renarde/Renardo. Du coup, je ne vois pas en quoi ce qui est beau sur lui ne le serait pas sur vous, SURTOUT si vous lui faites honneur en l’assortissant à vos nouvelles Louboutin en python à  talons XXL et à votre pochette en croco de chez Nancy Gonzaleztant qu’à sombrer, autant y aller à fond, non?

2) La fourrure, c’est une valeur intemporelle: L’homme de Neandertal en portait, Marlène Dietrich aussi et il se murmure même que Pocahontas a recyclé Meiko en toque, une fois que John Smith l’a plantée là, à parler à un arbre, entourée d’une bande d’ignares qui ne savaient probablement pas qui était Grand Karl le Blanc, un « Couturier de l’âge de pierre »pour reprendre les termes d’une pancarte militante -, lorsqu’il a mis les voiles pour rentrer au bercail. Suivant cette idée, il y a fort à parier que ce qui existe depuis la nuit des temps ne s’arrêtera pas parce qu’une bande de fanatiques s’amusent à injurier les gens, à les entarter et à balancer de la peinture sur des manteaux, à la sortie des défilés.


La jupe ou pourquoi ne pas se dérober face à la pression

  • « C’est court…très court… Non?« 
  • « C’est rien, t’aura qu’à mettre des leggings en dessous, ni je t’ai vu, ni je t’ai connu!« 

Dans la série « Vis ma vie en plein black-out mode verdoyant« , ce soir, je vais vous parler d’un cas sinistre, terrifiant et d’une complexité encore plus complexe que le succès inexplicable de Phoebe Philo et de Célinedes louanges récoltées, selon moi, à coups de distribution mondiale de champignons hallucinogènes, c’est la seule conclusion logique à laquelle j’ai abouti! -, une chose sordide avec laquelle la plupart d’entre-vous, Mesdemoiselles, Mesdames qui assumez j’en suis persuadévotre féminité devez vivre toute votre vienon, je ne fais pas référence à la marmaille! -, une angoisse permanente, une babiole pernicieuse, quelque chose d’anodin mais qui peut radicalement changer la face du Monde, ou plus certainement, celle de votre dressing: le cas litigieux de la jupe.

Déjà, s’il est parvenu à se voir attribuer une journée sur le calendrier annuel, c’est qu’il ne s’agit pas d’une simple lubie isolée. OUI, M’sieur dames, la problématique n’est certes pas aussi importante que la libération de Je-ne-sais-pas-son-nom-mais-je-m’en-fous-de-toute-manière mais celle qui me préoccupe aujourd’hui demeure toujours d’actualité.

De toutes les choses féminines qui peuvent être analysées façon scanner rétinien dont la vitesse équivaut au double de celle de la lumière, le mâle primaire portera une attention toute particulière à la proportion de chair dévoilée par la femme qui attirera son attention et la classera assez rapidement dans des cases quelque peu moyenâgeuses

Résultat des courses, après avoir passé votre journée à répliquerou à feindre l’ignorance faceaux compliments lourds et insistants d’une clique de goujats biberonnés à la bière (le « T’es bonne! » demeure, à tout jamais, un classique du genre, tellement distingué!) ou à subir les réflexions désobligeantes – allant du « T’as pas confondu ta jupe et ta ceinture ce matin? » au « Elle a rétréci ta jupe ou tu l’a chourée à ta petite sœur? » – d’à peu près toutes les personnes que vous avez rencontrées au cours de votre journée de travail, vous avez fini par céder à la pression sociale et avez remisé votre collection complète de jupes dans votre penderie, sanglotant toutes les larmes de votre frêle corps de nana incomprise.

Sauf que voilà, ici, la rédaction s’insurge avec véhémence contre ce genre de capitulations et c’est à grands renforts des 6 arguments suivantsse voulantpertinents qu’elle espère vivement vous empêcher de renoncer à une pièce qui hurle la féminité et la sensualité élégante depuis des temps préhistoriques.

1) Les jupes, ça va à tout le monde: quelle que soit votre morphologie, il existe à coup sûr une jupe taillée pour vous! Droite, crayon, tulipée, évasée, plissée, à godets, rayée, imprimée, courte, longue, mi-longue, maxi, mini, micro, … Vous avez l’embarras du choix car, si toutes les formes et longueurs ne sont pas à mettre sur tous les cuissots, après moult essayages, vous trouverez LE modèle qui vous transformera en déesse grecque. D’ailleurs, si on dit « Trouver chaussure à son pied« , moi, je serais tenté d’aller même jusqu’à  « Trouver jupe à son fessier« !

2) Les jupes, ça fait des jambes kilométriques: Pour un peu que vous soyez plus grande que Mimie Mathy et que Passe-partoutet que votre IMC soit plus proche de celui d’Anja Rubik que de celui de Beth Ditto, cela va de soi! –, à vous les minis pour un maxi effet! Ce sont vos copines de bureau qui vont tomber de leurs talons de 12 quand elles vont découvrir le potentiel séduction des kilomètres de jambes que vous planquiez sous un jeans informe. Désormais, ce sera vous la garce aux longues jambes, la fille über cool à laquelle toutes veulent ressembler et que tous veulent se taper!


Être à la pointe: l’avis de l’auteur sur le bout pointu des escarpins pointés du doigt

Là où certains élaborent de rigoureuses théories mathématiciennes ultra compliquées à coups d’E= MC², de théorèmes pernicieux, de démonstrations vicieuses, de fonctions exponentiellescauchemardesquesavec toutes sortes d’exposants, de racines ou d’autres supplices du même calibrequi sont, la plupart du temps, responsables de bon nombre de suicides dans le milieu estudiantin qui, de vous à moi, globalement, n’y comprend rien du tout (mais le vit très bien)! –, l’auteur, lui, se plaît régulièrement à imaginer des théories fantasques sur tout un tas de choses auxquelles il est confronté, …

Me doutant pertinemment bien que mon lectorat serait autant inspiré par une réflexion sur la fête de la choucroute et du litron de bière que je ne le suis par les Crocs ou les prothèses ongulaires, je me suis dit qu’en regard de nos centres d’intérêt communs, évoquer une tendance godassière qui est revenue cet hiver à triple pointe ne pourrait qu’en être plus divertissant

Oui, car, voyez-vous, vous l’aurez remarqué depuis maintenant près de – bientôt – 4 mois, ici, on pourrait dire que la rédaction voue un cultenon fétichiste! Que cela soit clair!aux chaussures, du coup, c’est interpellé par une photographie de la Reine des Abeilles, butinant SANS ses clapettes nudeà orteil fugueur –  griffées Manolo Blahnik MAIS avec des escarpins à bout pointu, que je me suis questionné sur leur perception et leur stigmatisation systématique de la part de bon nombre de modeuses et de modeux.

S’ils sont intolérables en bottes ou en toutes autres formes de groles (ballerines, ….), selon moi, ces morceaux de cuir, de python, de poney ou de peau de quoi que ce soit, présentés en escarpins pointus, incarnent un basique incontestable: il y en a toujours eu et il y en aura toujours dans 150 ans, qu’on se le dise!

Sauf que voilà, vus maintes et maintes fois sur des palmes pédestres XXL, complétant l’attirail de la parfaite cagole en mode modeuse mode, aux pointes dignes des poulaines du Moyen Âge, confectionnés dans un tissu douteuxplus prompt à être vendu dans un bac de liquidation que chez Bergdorf Goodman -, nos yeux semblent avoir assimilé ces chaussuresanatomiquement inadaptées, je vous l’accordeà celles de roulures cheap & NOT chic

Pourtant, planquée au fond de votre lit, ou piétinant actuellementla thermos dans la main, la clope dans l’autre et le BlackBerry vissé dans ce qui reste de libre de la paume de votre main nicotiniquedans l’une des nombreuses files qui sont en passe de se créer aux alentours des H&M voisins (merci Lanvin!), une chose est sûre, vous n’échapperez pas à ce come-back! La question donc à se poser, en dépit de vos multiples – j’en suis persuadé – réticences, c’est de s’en sortir avec le moins de casse possible et le plus de classe

Par conséquent, il vous est vivement conseillé de prendre connaissance des éléments suivants avant d’acquérir cette immonde paire BLANCHE qui vous donne l’impression de chausser un 45 fillette.

1) La pointe: C’est le grand manitou de ce genre de godasses, c’est avec elle qu’il faut se battre avec fougue car c’est elle qui est responsable de tout et qui peuttrès facilementvous faire sombrerplus vite que le Titanic! – du côté ringard de la Force. Un peu comme pour un entretien d’embauche, foncez droit au b(o)ut en ayant préparé le terrain car la ligne de l’élégance est proportionnelle à l’angle formé par la pointe de vos nouvelles acquisitions! Fuyez à toutes jambesinterminablesles bouts obus trop menaçantsvous ne voudriez pas que votre Jules ne se barre en courant après avoir eu l’impression que vous alliez le torpiller avec vos Prada alors que vous leviez simplement la patte pour les lui montrer? –  et privilégiez les pointes douces et légèrement arrondies: il en va de la sécurité nationale!


La Saga animalière de la Mode: chapitre 2 – « La Reine des Abeilles, une poigne de fer dans un gant de vison »

La reine des abeilles dans le monde animalier:

C’est la « mère » de la ruche, elle est reconnaissable à sa taille plus longue que celle des ouvrières. Elle sécrète de nombreuses phéromones dont l’influence s’avère extrêmement importante pour l’organisation de la colonie. Sa simple présence maintient la cohésion et la stabilité de la colonie. Sa couleur est souvent différente de celle des abeilles avec souvent des reflets chauds ou bronzés, elle a une démarche très lente et ne se déplace qu’entourée d’une cour qui l’escorte, la lèche et prend grand soin d’elle.

La reine des abeilles dans le monde de la mode:

Dans une ruche qui fourmille de rédactrices de mode montées constamment – sauf exceptions (il y a des vilains petits canards partout, qu’on se le dise!)- sur du 12 et pianotant presque à la vitesse de la lumière sur leur Blackberry, la Reine des abeilles, dite la Anna Wintourius, ne fait guère exception à la règle si ce n’est qu’en Altesse incontestée du royaume modesque, elle a troqué ses Louboutin pour un stock de confortables sandales nude de chez Manolo Blahnik.

Aisément reconnaissable à sa coupe de poils évoquant une couronne et dont les reflets, savamment travaillés par un coloriste hautement renommé, illuminent le pelage, ainsi qu’à ses lunettes noires XXLChanelvissées littéralement sur le nez, la Reine éprouve une profonde aversion envers la couleur du deuil et c’est donc, tout naturellement, qu’elle voit la vie en couleur et que sa garde-robe reflète cette philosophie de vie.

Contrairement à ses suiveuses au crâne partiellement tondu, à la houpette triomphante, au carré lissé british + lunettes en demi lunes, à l’allure rock (qui coûte un rein!), à la sophistication parisienne, à l’excentricité italienne ou au style subjectivement en berne, qui enchaînent les clopesvoire les cigarescomme elles enchaînent les défilés, la Reine Wintourius est un spécimen qui aime prendre soin de sa petite personne: couchée tous les jours à 22 heures, levée à l’aube, la journée ne commence qu’une fois qu’elle a pu libérer le tigre qui sommeillait en elleplanqué au plus profond de cet être rachitiqueen effectuant son tennis matinal puis en se laissant dorloter par les mains expertes de ses dévoués sujets, coiffeurs et maquilleurs attitréset payés par les frais de la princesse, une certaine Dame Condé Nast

Si cette frêle chose sous-alimentée à la moue singulière dépeuple la planète de la plupart des espèces animales velues pour se les mettre dans le cou, sur les épaules ou sur le dos, c’est parce qu’elle n’est morphologiquement pas adaptée à supporter le climat variable du quartier new-yorkais huppé au sein duquel elle réside. Ainsi, c’est avec l’équivalent d’une ferme d’élevage de chinchillas ou de renards que cette modeuse aguerrie gronde et terrasse le monde de la mode.

D’une patte de fer dans un gant en visongriffé -, cet être mondain, hautement craintet soupçonné de bon nombre de suicides au sein de la ruche (dont le cœur s’arrête de battre à chaque battement de cils minutieusement maquillés) -, détient la toute puissance sur le monde de la Mode – un croisement évident entre Dallas et Gossip Girl -, mettant tantôt un créateur émergent en évidence, rangeant un fossile fini dans un placard à balaislà où ses créations ne lui feront plus mal aux yeux -, distribuant les bons points et les déclarations incendiaires sans aucune retenue, donnant très clairement son avis sur tout ce qui DOIT et lui est, donc, montré lors de présentations particulières, …

C’est bien simple, les autres abeilles peuvent diriger de prestigieux magazines, avoir une dégaine à être mannequinou pas du tout! -, posséder une image forte et penser qu’elles ont de l’influence, une seule parmi l’essaim peutet l’a déjà fait! -, à sa guise, selon son propre emploi du temps, modifier le calendrier de la semaine de la Mode: la Reine. Du coup, toutes se prosternent de leurs jambes kilométriques recouvertes de plumetis devant sa toute puissance, craignant son courroux et tentant de ne pas croiser son regard lors des différentes Fashion weeks au cours desquelles elles sont amenées à se croiser.