Là où certains élaborent de rigoureuses théories mathématiciennes ultra compliquées à coups d’E= MC², de théorèmes pernicieux, de démonstrations vicieuses, de fonctions exponentielles – cauchemardesques – avec toutes sortes d’exposants, de racines ou d’autres supplices du même calibre – qui sont, la plupart du temps, responsables de bon nombre de suicides dans le milieu estudiantin qui, de vous à moi, globalement, n’y comprend rien du tout (mais le vit très bien)! –, l’auteur, lui, se plaît régulièrement à imaginer des théories fantasques sur tout un tas de choses auxquelles il est confronté, …
Me doutant pertinemment bien que mon lectorat serait autant inspiré par une réflexion sur la fête de la choucroute et du litron de bière que je ne le suis par les Crocs ou les prothèses ongulaires, je me suis dit qu’en regard de nos centres d’intérêt communs, évoquer une tendance godassière qui est revenue cet hiver à triple pointe ne pourrait qu’en être plus divertissant…
Oui, car, voyez-vous, vous l’aurez remarqué depuis maintenant près de – bientôt – 4 mois, ici, on pourrait dire que la rédaction voue un culte – non fétichiste! Que cela soit clair! – aux chaussures, du coup, c’est interpellé par une photographie de la Reine des Abeilles, butinant SANS ses clapettes nude – à orteil fugueur – griffées Manolo Blahnik MAIS avec des escarpins à bout pointu, que je me suis questionné sur leur perception et leur stigmatisation systématique de la part de bon nombre de modeuses et de modeux.
S’ils sont intolérables en bottes ou en toutes autres formes de groles (ballerines, ….), selon moi, ces morceaux de cuir, de python, de poney ou de peau de quoi que ce soit, présentés en escarpins pointus, incarnent un basique incontestable: il y en a toujours eu et il y en aura toujours dans 150 ans, qu’on se le dise!
Sauf que voilà, vus maintes et maintes fois sur des palmes pédestres XXL, complétant l’attirail de la parfaite cagole en mode modeuse mode, aux pointes dignes des poulaines du Moyen Âge, confectionnés dans un tissu douteux – plus prompt à être vendu dans un bac de liquidation que chez Bergdorf Goodman -, nos yeux semblent avoir assimilé ces chaussures – anatomiquement inadaptées, je vous l’accorde – à celles de roulures cheap & NOT chic…
Pourtant, planquée au fond de votre lit, ou piétinant actuellement – la thermos dans la main, la clope dans l’autre et le BlackBerry vissé dans ce qui reste de libre de la paume de votre main nicotinique – dans l’une des nombreuses files qui sont en passe de se créer aux alentours des H&M voisins (merci Lanvin!), une chose est sûre, vous n’échapperez pas à ce come-back! La question donc à se poser, en dépit de vos multiples – j’en suis persuadé – réticences, c’est de s’en sortir avec le moins de casse possible et le plus de classe…
Par conséquent, il vous est vivement conseillé de prendre connaissance des éléments suivants avant d’acquérir cette immonde paire BLANCHE qui vous donne l’impression de chausser un 45 fillette.
1) La pointe: C’est le grand manitou de ce genre de godasses, c’est avec elle qu’il faut se battre avec fougue car c’est elle qui est responsable de tout et qui peut – très facilement – vous faire sombrer – plus vite que le Titanic! – du côté ringard de la Force. Un peu comme pour un entretien d’embauche, foncez droit au b(o)ut en ayant préparé le terrain car la ligne de l’élégance est proportionnelle à l’angle formé par la pointe de vos nouvelles acquisitions! Fuyez à toutes jambes – interminables – les bouts obus trop menaçants – vous ne voudriez pas que votre Jules ne se barre en courant après avoir eu l’impression que vous alliez le torpiller avec vos Prada alors que vous leviez simplement la patte pour les lui montrer? – et privilégiez les pointes douces et légèrement arrondies: il en va de la sécurité nationale!
2) Le talon: Autant on peut pinailler sur le fait de porter des talons hauts au quotidien, autant là, ces derniers sont CRUCIAUX, sous peine d’avoir l’air d’avoir braqué le clown du cirque de passage! Plus le talon sera haut, plus la surface de contact entre vos orteils et le sol se verra diminuée. Ainsi, vous n’aurez pas l’air d’avoir chouré vos Stella McCartney dans l’armoire de votre pote Julio, un travelot notoire chaussant du 45. Je vous aurais bien fait un schéma annoté pour vous expliquer que plus le talon est haut et plus la pointe de l’escarpin perd en importance – bon, plus ils sont hauts et plus vous marchez sur la pointe des orteils et aurez envie de vous scier le pied, … Que ce soit clair, la mode n’est PAS faite pour être confortable (posez la question à Dita Von Teese!)! – mais je ne me suis psychologiquement toujours par remis de mes cours antérieurs de mathématiques.
3) Le décolleté: Parce qu’il n’y a pas que vos jumelles qui y ont droit, fermement cramponnés à la cambrure de vos Pigalle de 12, vos orteils jouent aussi à cache-cache avec la pudeur et – dans la mesure où aucun n’arrive à vous faire un remake de Prison Break entre deux petites foulées – c’est le détail chic et désinvolte qui fera toute la différence. L’abstinence et la pudibonderie, ce n’est pas là qu’il faut les envisager… Tenez, je suis persuadé qu’à l’heure actuelle, Jésus aurait dit: « Lève-toi et marche… dans tes Louboutin! »
4) La texture: Que vos escarpins soient en peau de reptile, en poney, en daim, en velours ou recouverts de celle de votre ex mari… peu importe, pour autant qu’ils soient d’excellente qualité! Du coup, avant de foncer le portefeuille grand ouvert en direction de cette enseigne qui propose des chaussures à 35 €, pensez bien au long terme et au patinage de l’objet. Une pointe boursouflée = vous méritez le bûcher!
Parfaitement conscient que peu doivent partager mon avis – et craignant le zéro pointé -, je vous laisse sur ces bonnes paroles, en vous invitant tout de même à me communiquer vos avis – toujours – très POINTUS!
Très cordialement,
Monsieur de Vos (pour lequel les Pigalle incarnent LA paire intemporelle la plus élégamment féroce!)
———————————————————-
Légende: Escarpins Pigalle 12 cm en strass: CHRISTIAN LOUBOUTIN/Collier en perles: CHANEL/Robe: GRÉGORY DE VOS
( NON, je n’étais pas encore mort, disons que j’ai du mal à gérer mon temps, nuance… D’ailleurs, vous le sauriez si vous me suiviez sur FACEBOOK ou sur TWITTER ;)
Magnifique dessin, hâte de voir l’article :)
La collection Vuitton est en l’occurrence un excellent exemple de bon goût dans le domaine de l’escarpin à bout pointu.
Mais attention, ce genre de tendance séculaire aboutit -malheureusement- souvent à des fautes de goût catastrophiques, tout comme les cuissardes ou les leggings…
Bon je vous laisse, H&M m’appelle (et sans faire la queue, VIP oblige)
J’ai beaucoup de mal à me faire à cet éventuel come back mais tu es tjs si convainquant Mr de Vos!
Bravo, ton illustration est magnifique…
J’adore :-)
Et oui, les Pigalle sont des incontournables… Justes parfaites !
Barbie un jour, Turique toujours
http://princessemascara.blogspot.com/
@Elise -> Merci beaucoup, j’espère que tu apprécies aussi l’article, maintenant qu’il est en ligne ;)
@Antoine de Tyssandier d’Escous -> Très franchement, lorsque j’avais vu cette collection, je m’étais dit que les pointes étaient trop prononcées mais que le modèle était – Dieu merci! – bien associé et parfaitement adapté à la silhouette générale du défilé.
Sinon, je te rejoins parfaitement sur le fait qu’il s’agit d’une chose qui peut vite sombrer dans la vulgarité et t’épargne la description des cuissardes et des leggings que je croise dans la rue… ;)
@Manon -> Le truc, c’est de choisir LE bon modèle et de – TRÈS – bien l’assortir. Je pense que c’est ce côté risqué que je trouve intéressant. C’est une sorte de défi en fin de compte, non? Tout le monde ne parvient pas à être classe avec ce genre de chaussures. Par contre, je trouve que Kate s’en sort TRÈS bien là http://tiny.cc/2fb70, non?
@Barbie turique -> TRÈS content que l’illustration plaise! En ce qui concerne les Pigalle, je trouve qu’elles incarnent bien LE modèle le plus abouti d’escarpins à bout pointu tant on y voit qu’il y a eu de la recherche au niveau de la forme, de la cambrure, du décolleté et du – terrifiant! (marcher avec 12 cm SANS patins, cela mérite du respect!) – talon… :)
Bien que ces dernières années j’aurais trouvé IMPENSABLE de remettre un jour des escarpins a bout pointu (les derniers que j’ai du posséder était, je pense, des Miss Sixty rose fushia avec les bords orange… ai-je précisé que c’était il y a TRES longtemps?) ANYWAY je suis aujourd’hui à nouveau convaincue par le modèle et je prie tout les jours de me trouver un vieil homme riche qui puisse me payer au moins 40 paires de louboutins (comme Blake Lively – http://www.grazia.fr/people/News-people/Blake-Lively-s-offre-40-paires-de-Louboutin-!-77331 – HATE HER) dont une dizaines de Pigalle :)
Ah oui j’ai oublié de préciser, les BOTTES a bout pointu ça c’est pas possible par contre…. encore moins quand elles sont blanches! haha
Kate est Kate.. Rien n’est Has been avec elle
Tes dessins sont magnifiques!! je suis amoureuse *-*
@Lucie -> Même si la plupart que je vois en rue sont plutôt douteux – je ne te parle même pas des bottes blanches pointues que je trouve également abjectes! -, je maintiens que ces escarpins constituent une valeur sûre et intemporelle. Par contre, je ne suis pas certain de la nécessité du vieux friqué… CELA DIT, si tu le trouves et s’il t’offre la quarantaine de paires de Louboutin dont tu rêves, j’imagine que tu pourras lui glisser un mot pour mon manteau Burberry Prorsum? ;)
(Sinon, histoire d’en remettre une couche: Blake a carrément une chaussure Louboutin à son nom, créée spécialement pour elle! ;)
@Manon -> Même si elle commence à avoir des heures de vol à son actif, Kate n’en demeure pas moins une icône… J’aime son interprétation des escarpins à bout pointu! Cette photo illustre ma pensée en écrivant cet article… (d’ailleurs, je ne sais pas si tu l’as remarqué mais elle ne quitte plus ses Pigalle!)
@By K -> Merci beaucoup, je suis très content qu’ils vous plaisent! :)
D’accord, elles sont sublimes. Mais je te mets au défi de marcher 10m avec des Pigalle 120. Il y a une marge entre « souffrir pour être belle », et « mon royaume pour une chaise roulante! » ;-)
Heureuse que Dita ait enfin admis qu’elle en est au même point que nous toutes red soles addicts: ça fait des jambes de reine, mais on souffre le martyre ;-)
je suis tout a fait d’accord avec toi ! je rajoute quand même que des escarpins à bout pointus et à talons hauts = chaussure relativement imposante. mais si en plus la texture et l’aspect a trop de caractère c ‘est presque trop !? alors j’ai une petite question: dans l’article, tu écris « peu importe la texture » pense que cela es applicable avec un look de jour ? car en soirée je garde le privilège aux chaussures ouverte ou fermées mais à plate-forme.
Super article :)
Hello,
Nous venons de découvrir ton univers. C’est très chouette.
À propos de talons, nous avons posté récemment un petit post sur le sujet (http://www.my-brussels.com/mode/) ! Au plaisir de te rencontrer pour une petite interview ou un Street Look ? P&M
http://www.my-brussels.com
@Anne -> N’en portant jamais, j’imagine bien que ce doit être douloureux, maintenant, la question à se poser est la suivante: « Le jeu en vaut-il la chandelle? »… Personnellement, je serais tenté de dire oui mais cela n’engage que moi… Par contre, il est ÉVIDENT que marcher sur de longues distances est à proscrire! These shoes are NOT made for walking! ;)
@Arlette -> Je crois que nous ne devrions pas nous préoccuper du moment de la journée. Personnellement, je trouve cela très chic d’être un rien trop habillé(e) en journée et faussement négligé(e) en soirée. Du coup, selon ce principe, tout – ou presque – est permis… :)
(Sinon, des escarpins en poulain imprimé léopard peuvent être superbes de jour, portés avec un pantalon skinny 7/8 ème en denim brut)
@My-Brussels -> Très content de lire que mon univers vous parle! J’irai jeter un coup d’oeil à votre post très prochainement. Pour l’interview et le Street Look, sait-on jamais que nous nous croisions lors d’une de mes escapades bruxelloises? ;)