• « C’est court…très court… Non?« 
  • « C’est rien, t’aura qu’à mettre des leggings en dessous, ni je t’ai vu, ni je t’ai connu!« 

Dans la série « Vis ma vie en plein black-out mode verdoyant« , ce soir, je vais vous parler d’un cas sinistre, terrifiant et d’une complexité encore plus complexe que le succès inexplicable de Phoebe Philo et de Célinedes louanges récoltées, selon moi, à coups de distribution mondiale de champignons hallucinogènes, c’est la seule conclusion logique à laquelle j’ai abouti! -, une chose sordide avec laquelle la plupart d’entre-vous, Mesdemoiselles, Mesdames qui assumez j’en suis persuadévotre féminité devez vivre toute votre vienon, je ne fais pas référence à la marmaille! -, une angoisse permanente, une babiole pernicieuse, quelque chose d’anodin mais qui peut radicalement changer la face du Monde, ou plus certainement, celle de votre dressing: le cas litigieux de la jupe.

Déjà, s’il est parvenu à se voir attribuer une journée sur le calendrier annuel, c’est qu’il ne s’agit pas d’une simple lubie isolée. OUI, M’sieur dames, la problématique n’est certes pas aussi importante que la libération de Je-ne-sais-pas-son-nom-mais-je-m’en-fous-de-toute-manière mais celle qui me préoccupe aujourd’hui demeure toujours d’actualité.

De toutes les choses féminines qui peuvent être analysées façon scanner rétinien dont la vitesse équivaut au double de celle de la lumière, le mâle primaire portera une attention toute particulière à la proportion de chair dévoilée par la femme qui attirera son attention et la classera assez rapidement dans des cases quelque peu moyenâgeuses

Résultat des courses, après avoir passé votre journée à répliquerou à feindre l’ignorance faceaux compliments lourds et insistants d’une clique de goujats biberonnés à la bière (le « T’es bonne! » demeure, à tout jamais, un classique du genre, tellement distingué!) ou à subir les réflexions désobligeantes – allant du « T’as pas confondu ta jupe et ta ceinture ce matin? » au « Elle a rétréci ta jupe ou tu l’a chourée à ta petite sœur? » – d’à peu près toutes les personnes que vous avez rencontrées au cours de votre journée de travail, vous avez fini par céder à la pression sociale et avez remisé votre collection complète de jupes dans votre penderie, sanglotant toutes les larmes de votre frêle corps de nana incomprise.

Sauf que voilà, ici, la rédaction s’insurge avec véhémence contre ce genre de capitulations et c’est à grands renforts des 6 arguments suivantsse voulantpertinents qu’elle espère vivement vous empêcher de renoncer à une pièce qui hurle la féminité et la sensualité élégante depuis des temps préhistoriques.

1) Les jupes, ça va à tout le monde: quelle que soit votre morphologie, il existe à coup sûr une jupe taillée pour vous! Droite, crayon, tulipée, évasée, plissée, à godets, rayée, imprimée, courte, longue, mi-longue, maxi, mini, micro, … Vous avez l’embarras du choix car, si toutes les formes et longueurs ne sont pas à mettre sur tous les cuissots, après moult essayages, vous trouverez LE modèle qui vous transformera en déesse grecque. D’ailleurs, si on dit « Trouver chaussure à son pied« , moi, je serais tenté d’aller même jusqu’à  « Trouver jupe à son fessier« !

2) Les jupes, ça fait des jambes kilométriques: Pour un peu que vous soyez plus grande que Mimie Mathy et que Passe-partoutet que votre IMC soit plus proche de celui d’Anja Rubik que de celui de Beth Ditto, cela va de soi! –, à vous les minis pour un maxi effet! Ce sont vos copines de bureau qui vont tomber de leurs talons de 12 quand elles vont découvrir le potentiel séduction des kilomètres de jambes que vous planquiez sous un jeans informe. Désormais, ce sera vous la garce aux longues jambes, la fille über cool à laquelle toutes veulent ressembler et que tous veulent se taper!

3) Les jupes, ça plaît aux hommes: C’est un fait, à une époque où la confusion des genres règne (femme, homme, trans, bi, gay, travelot, on ne sait plus trop et on ne sait pas trop quoi!) et où la mixité des pièces vestimentaires est bel et bien présente, les hommes trouvent rassurant de sortir avec une femme qui assume son statut, se fiche du regard des autres, use de ses atouts et, cerise sur le bout de tissu, n’ira pas faire une razzia dans leur dressing, telle une cleptomane en crise, pour y faire le plein de Boyfriend Jeansune it-pièce idiote, probablement créée par des féministes aux gros mollets. OUI, parce que, dites-vous bien que s’il a acheté ses jeans, c’est pour lui: le partage du placard a ses limites que la raison de l’homme n’ignore pas!

4) Les jupes, ça suscite l’admiration des autres femmes: En dépit de leurs commentaires mesquins, assassins et sournois ainsi que de leurs regards désapprobateurs, sachez que si la plupart de vos homologues vont critiquer votre dernière mini Balmain, c’est parce qu’elles et leurs jambes gigots vendraient père et mère pour y glisserà l’aide d’un chausse-pieds?leurs silhouettes ingrates et/ou qu’elles n’assument pas autant que vouspetites joueuses. La jalousie, c’est laid mais, apparemment, c’est plus facile que de se remettre au sport ou que d’y aller mollo avec la nourriture!

5) Les jupes, ça met l’accent sur les chaussures: Non mais franchement, si vous me trouvez un autre vêtement qui vous fait des jambes interminables ET qui vous permet de montrer vos dernières Louboutin, balancez l’info, parce que personnellement, hormis le micro short, je ne vois pas. Low boots, escarpins, sandales, cuissardes, … C’est la fête à la godasse et TOUTES les combinaisons sont possibles! La mode c’est amusant et cela fait du bien de s’en rappeler!

6) Les jupes, ça ne subit pas la loi des saisons et des années: Jambes nues en été, collant de laine, imprimé ou de couleur, en hiver, année bissextile ou pas, le soir, le jour, le matin, la soirée, la jupe classique est un investissement à long terme, alors, plutôt que de claquer l’équivalent de 5 mois de salaire dans un Birkin, pensez au potentiel de rentabilité de l’achat de cette jupe crayon en cuir d’Alexander McQueen. Un petit pas pour votre silhouette, un grand pas pour votre compte en banque.

Pour toutes ces raisons et parce que je suis persuadé que vous avez plus de caractère que la tribu d’ignares qui vous entourent, je vous encourage vivement à reconsidérer l’abandon de cette pièce iconique du vestiaire féminin et de fouler le pavé dans votre modèle préféré et sur vos killer-shoes.

Ne vous dérobez pas à la jupe!

Très cordialement,

Monsieur de Vos (qui a certainement dû être traumatisé par une mère qui ne porte que cette pièce, autant qu’il puisse s’en souvenir!)

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Légende: Serre-tête, haut plissé à col claudine, jupe en cuir: LOEWE (printemps- été 2011)/Escarpins Pigalle vernis 12 cm: CHRISTIAN LOUBOUTIN